La logique des classes sociales

 Gino Bertuchi, 46 ans, Italien vivant à Miami : « C'est mon sixième vol inaugural à bord de l'A380. Comme une naissance à chaque fois. Et toute ma vie, je voyagerai dans la suite. C'est un hôtel 5 étoiles volant, silencieux et spacieux. On peut y inviter des amis. Y jouer au poker. Faire la fête. En plus, le service est parfait. On ne se sent pas dans un avion... Le prix de la suite ' Plus de 10 000 euros. C'est cher, mais l'A380 le vaut bien. Certains aiment jouer au golf, moi, j'aime dormir, manger et me balader dans le ciel. J'ai fait le dernier vol du Concorde vers New York. Formidable ! L'aviation, c'est ma passion. Je suis célibataire. J'ai le temps et l'argent. J'aimerais bien que mon enterrement soit célébré en vol. Dans l'A380 de préférence. Je paierai pour ça. » Dirac Nicolas, 33 ans, Bâle : « Je suis fasciné par l'A380 parce que c'est un nouvel avion. Il est magique. A chaque fois qu'il y a un vol inaugural de l'A380, j'en suis. J'ai été par exemple dans le premier vol entre Sydney et Londres. Je participe au site Web firstflight.net, qui collecte des informations sur l'avion. Ça va du menu à bord aux anecdotes sur son quotidien. Et chaque jour, nous guettons la date pour acheter nos billets d'avion et pour être de l'aventure. Jusqu'à aujourd'hui, j'ai dépensé plus de 6000 dollars pour les vols inauguraux de l'A380. »Karine, Paris, de retour de vacances de Bali : « Je ne sais pas si je vais raconter à ma famille ma semaine passée à Bali ou mon vol dans cet avion. Je n'ai pas cherché à voyager sur l'appareil. C'est venu juste comme ça avec la réservation. C'est un cadeau du booking. Je suis très fière d'apporter l'avion en Europe sur le vieux continent. Deux étages, un véritable paquebot des airs. Je suis fascinée par le décollage : la puissance et le silence en même temps. »