La littérature pour dire l'histoire« La femme du Caïd » de Fatéma Bekhai

Le sillon qu'elle a tracé depuis sa première production littéraire ne cesse d'irriguer la prairie culturelle et intellectuelle nationale. A sa manière, elle 'uvre tranquillement mais sûrement à faire connaître notre histoire commune à la nouvelle génération à travers une écriture aérée, céleste, dont la substance reste indubitablement l'histoire contemporaine du pays. Rencontrée dimanche dernier, lors d'une vente dédicace au Salon du livre, elle parle, à bâtons rompus, de son roman « La femme du Caïd ». Le livre, affirme-t-elle, raconte la destinée d'une femme qui sort des sentiers battus. En filigrane, c'est toute l'histoire du pays, comprise entre la Seconde guerre mondiale et le recouvrement de l'indépendance. « Dans mon 'uvre, je traite toujours de cette période qui me semble importante. Après la Première guerre mondiale, il y a eu un tournant décisif dans l'histoire d'Algérie, avec notamment la prise de conscience collective », affirme-t-elle. L'écrivain suit avec attention l'évolution de la mentalité algérienne à travers une 'uvre romanesque d'une importante qualité esthétique et littéraire. Fatéma Bekhai estime que la littérature dite d'urgence n'a pas sa raison d'être. « Ce genre littéraire ne se justifie plus. Aujourd'hui, on est arrivé au stade de la réflexion. Ce n'est plus l'émotion qui doit primer dans les 'uvres littéraire, mais plutôt l'analyse », explique-t-elle. Au sujet de la présente édition, la romancière souligne que celle-ci est de loin mieux que la précédente, en particulier sur le plan organisationnel. En guise d'exemple, elle cite les conditions d'accueil qui, cette année, sont nettement meilleures que les précédentes éditions. En ce qui concerne les maisons d'édition nationales, elle soutiendra que celles-ci sont arrivées à un niveau appréciable autant sur le fond que sur la forme, en plus du regain d'intérêt du public pour le livre.