Algérie

La liste noire des journalistes Bataille pour le contrôle des médias en Tunisie



La liste noire des journalistes                                    Bataille pour le contrôle des médias en Tunisie
Une bataille est déclarée entre les partisans de l'établissement et la publication de la fameuse liste noire des journalistes «corrompus»
et le Syndicat national des journalistes tunisiens.
Tunis.
De notre envoyé spécial
L'épineux problème de l'assainissement du secteur de l'information revient avec insistance et fait couler beaucoup d'encre et de salive ces derniers jours en Tunisie. Une bataille est déclarée entre les partisans de l'établissement et la publication de la fameuse liste noire des journalistes «corrompus» et le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), qui exprime sa crainte de voir le gouvernement de Jebali exploiter cette carte à des fins politiques, en l'utilisant comme moyen de pression.
Selon Néjiba Hamrouni, présidente du SNJT, l'établissement d'une telle liste est du ressort exclusif de la structure professionnelle élue, à savoir le Syndicat, seul habilité à établir une liste de ce type.
Notre interlocutrice estime que certains journalistes compromis avec l'ancien régime peuvent l'être avec l'actuel, d'où la nécessité de créer une commission chargée d'arrêter d'abord les critères : «Il y a différents degrés de compromission, il y a des journalistes qui ont perçu de l'argent, des logements et des terrains, ils ont donc reçu de l'argent public et c'est l'affaire de la justice une fois les preuves établies.» Pour Lotfi Zitoun, ministre conseiller auprès du Premier ministre, l'assainissement du secteur est une revendication de la Révolution, voire un des points fondamentaux du programme du gouvernement, lequel, par la voix de ce dernier, exprime sa volonté de publier la liste noire des personnalités compromises avec le régime de Ben Ali, journalistes ou pas.
Cette polémique intervient au moment où l'on assiste à des remous au sein du parti de Rachid Ghannouchi.
Dans son édition d'hier, le quotidien La Presse de Tunisie rapporte que les jeunes structures locales, soutenues par l'aile dure du mouvement, exigent un meilleur rendement de l'équipe dirigeante. Selon le même journal, tout a commencé la semaine dernière, lorsque de jeunes Ennahdaouis ont lancé la fameuse campagne «Ikbess» («ne lâche pas» dans le parler tunisien) qui a fait le tour des réseaux sociaux avant d'être au centre des meetings et des réunions à huis clos. D'habitude, les disciples réservés brisent le bâton de l'obéissance, leurs reproches sont adressés au cheikh Ghannouchi dont ils contestent «l'excès de tolérance et de passivité face à l'agressivité des opposants à la troïka», ainsi qu'à Hamadi Jebali, auquel ils reprochent «l'attentisme et la lenteur avec laquelle son gouvernement traite les dossiers de la corruption, de la malversation, des victimes de l'ancien régime, des mosquées et du salafisme».


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