La Ligue arabe vote pour la solution politique

Dialogue inclusif et rejet de toute intervention étrangère, des principes cardinaux défendus avec constance par l'AlgérieL'Algérie répète inlassablement, depuis des mois, sa certitude et sa volonté d'une solution politique en tant qu'unique option capable de restaurer la paix.C'est une grave erreur que de croire que le drame libyen actuel influe, en bien ou en mal, sur la crise pétrolière qui fait planer le spectre de la récession sur la plupart des pays producteurs. Barack Obama a reconnu récemment que le jeu de la mort et de la guerre entre les Occidentaux, d'une part, et la Russie, d'autre part, sur le terrain ukrainien reconquis par l'Otan, a inclus le pétrole dans la stratégie de sape de la sainte Russie qui s'est attirée les foudres de Washington, et, en sous-sol, d'Israël pour s'être opposée à maintes reprises à la recomposition du Moyen-Orient par milices terroristes interposées.La Libye est l'exemple même de cette déstabilisation mise en oeuvre avec l'intervention armée de l'Otan qui, sous la houlette de l'ancien président Sarkozy et du trublion Bernard-Henri Levy, a désintégré et l'ancien régime d'El Gueddafi et le pays tout entier, puis s'est installée au balcon pour savourer les terribles dégâts engendrés, en supputant les risques, ou plutôt les chances, selon eux, d'une contamination des pays voisins dont il est prévu qu'ils appellent au secours.Ainsi, faut-il entendre l'appel des sirènes qui réclament, ces temps derniers, une nouvelle intervention étrangère en Libye, seule à même, disent ces Cassandres, de juguler le péril vert que font peser les milices islamistes sur les pays voisins, notamment ceux du Sahel. Outrés de n'avoir pas été consultés lorsque Sarkozy pointait un doigt vengeur vers El Gueddafi, coupable de crier sur tous les toits combien il s'était montré généreux avec lui, les dirigeants du Niger et du Tchad, entre autres, réclament à corps et à cris cette intervention armée internationale dont l'urgence leur semble aiguisée.Dans cette ambiance passablement survoltée, l'Algérie répète inlassablement, depuis des mois, sa certitude et sa volonté d'une solution politique en tant qu'unique option capable de restaurer la paix. C'est pourquoi elle «se félicite» de la déclaration sur la Libye, adoptée par le Conseil de la Ligue des Etats arabes, «qui privilégie la recherche d'une solution politique à travers un dialogue inter-libyen».Cette position de la Ligue des Etats arabes qui, faut-il le rappeler, avait applaudi en son temps à l'intervention militaire atlantiste, correspond aux «efforts déployés par les pays voisins, les Nations unies et les pays partenaires de la Libye en vue de réunir les conditions d'un dialogue inclusif inter-libyen, à l'exclusion des groupes terroristes identifiés en tant que tels par les Nations unies».S'il est vrai que les affrontements actuels entre factions libyennes saccagent la terre libyenne et mettent en péril la stabilité et la sécurité de la région, il n'en demeure pas moins que l'unique solution politique à cette crise passe par la sauvegarde de l'intégrité et la sécurité du pays, la condamnation sans équivoque de la violence et la lutte sans merci contre le terrorisme, autant de principes cardinaux défendus avec constance par l'Algérie malgré les réticences et les oppositions de certains pays comme l'Egypte ou le Niger. Confortée par la récente intervention du président français, François Hollande, et par la déclaration de la Ligue arabe, cette position s'impose désormais comme une option incontournable dans la recherche d'une solution politique intégrant les parties libyennes à l'exception des factions terroristes dûment qualifiées par l'ONU. Elle s'impose d'autant plus aisément que c'est à la demande des Libyens eux-mêmes que l'Algérie s'emploie, avec l'adhésion des membres du Groupe des pays voisins, à obtenir un consensus de nature à engager un processus de réconciliation et de rétablissement durable de la paix sur une terre maghrébine ô combien meurtrie.