Algérie

La Ligue arabe planche sur les sanctions économiques


«La commission ad hoc va examiner la suite à donner à un rapport d’experts sur les sanctions», a déclaré à l’AFP le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe Ahmed Ben Helli. La réunion du comité ad hoc à Doha se déroule avec la participation des ministres des Affaires étrangères du Qatar, d’Egypte, d’Algérie, d’Oman et du Soudan. Les ministres doivent notamment se prononcer sur une liste préparée par une commission spécialisée de la Ligue arabe sur les 17 personnalités syriennes qui seront visées par les sanctions, dont le frère du président Bachar Al Assad, Maher, et son richissime cousin Rami Makhlouf. Ces derniers auront leurs comptes gelés et seront interdits de voyage dans les pays arabes, a indiqué l’organisation jeudi au Caire. Les ministres de la Défense Daoud Rajha et de l’Intérieur Mohammad Al Chaar, ainsi que des responsables de la Sécurité et des renseignements figurent aussi sur la liste. Le comité ad hoc doit également fixer une date pour l’entrée en vigueur de la suspension des liaisons aériennes entre les pays arabes et la Syrie, prévue dans le cadre des sanctions. Celles-ci comprennent également un gel des transactions commerciales avec le gouvernement syrien et de ses comptes bancaires dans les pays arabes, mesures déjà entrées en vigueur. Mais Ben Helli a dit qu’il y a encore «des contacts avec la Syrie et la porte est encore entrouverte» pour une suspension des sanctions si le régime cesse la répression. Le 27 novembre, la Ligue arabe avait adopté ses sanctions économiques sévères contre la Syrie, mais le régime de Bachar Al Assad reste inflexible dans sa détermination à mater la révolte populaire qui a fait quelque 4000 morts en près de neuf mois, selon un bilan des Nations unies.
Burhan Ghalioun appelle le Conseil de sécurité à agir
Par ailleurs, le dirigeant du Conseil national syrien (CNS, opposition), Burhan Ghalioun, a appelé, hier à Sofia, le Conseil de sécurité de l’ONU à adopter une résolution pour stopper la répression sanglante des civils par le régime de Damas, tout en excluant une intervention militaire. «Ce que nous demandons au Conseil de sécurité, ce sont plutôt des mécanismes de protection des citoyens innocents», a déclaré B. Ghalioun, en marge d’un forum sur les transitions démocratiques qui se tient à Sofia.
L’opposant au régime de Damas n’a pas évoqué d’action concrète qu’il attend de l’ONU, mais a indiqué qu’elle devrait s’adapter à la réaction des dirigeants syriens. «S’ils utilisent la force contre les observateurs internationaux ou contre les organisations humanitaires qui viennent apporter de l’aide à la population, il faut les défendre», a estimé le même opposant. «Mais cela ne doit pas se traduire par une guerre, une intervention militaire massive contre un peuple ou contre un pays», a-t-il insisté. Le Conseil de sécurité des Nations unies reste divisé sur la question de la Syrie, alors que le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a voté vendredi une résolution condamnant le régime de Damas pour les atrocités commises. Le mois dernier, les 15 membres du Conseil de sécurité n’ont pas réussi à s’accorder sur une résolution condamnant la répression menée par le président syrien Bachar Al Assad, la Russie et la Chine opposant leur veto tandis que le Brésil, l’Inde, l’Afrique du Sud et le Liban se sont abstenus. B. Ghalioun a demandé à la communauté internationale de «mettre la pression nécessaire sur les Russes» en premier et de coordonner les efforts «pour qu’il y ait une solution politique à cette crise». L’opposition syrienne préfère une approche négociée, mais n’exclut pas le recours à «des moyens de coercition contre un régime qui n’utilise que ça», a déclaré B. Ghalioun. Alors que le ministre français de l’Intérieur, Claude Guéant, a indiqué vendredi que les opposants syriens en France étaient menacés et que des mesures étaient prises pour les protéger, Burhan Ghalioun a dit ne pas se sentir menacé : «Je suis protégé. Je n’ai pas eu ce sentiment (d’être menacé), mais je ne sais pas sur quelle information le gouvernement français a basé sa décision.»
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