La Ligue arabe face à l'épreuve libyenne : Les défis du monde arabe nouveau

La Ligue arabe est tenue, en l'absence du représentant libyen démissionnaire, d'apporter la réponse idoine au traitement de la crise aux conséquences désastreuses pour la stabilité régionale et internationale. Les ambassadeurs des 22 Etats de la ligue arabe sont en conclave, depuis hier, au Caire pour débattre de la situation libyenne chaotique. Face à  la déferlante contestatrice, l'état des lieux s'annonce impératif pour faire face aux exigences des réformes démocratiques.«Les revendications des peuples arabes demandant des réformes, le développement et le changement sont légitimes, et elles sont partagées par tout le monde arabe et, surtout, en ce moment charnière de l'histoire arabe », estime le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa.C'est sous le sceau de l'urgence que cette rencontre a été décidée pour trouver une issue à  la crise de légitimité des régimes arabes dont la Libye de Mouammar El Kadhafi constitue l'épisode la plus sanglante. A feu et à  sang, la Jamahiriya 'installe dans un état de déliquescence né de l'archaïsme politique, du tribalisme et du populisme érigé en mode de gouvernement. Proche de l'effondrement, le régime de Kadhafi vit un isolement de plus en plus profond.Des hauts responsables (le ministre de la Justice), des diplomates (la mission à  l'ONU, les ambassadeurs en Australie, Inde, Malaisie, Chine, au Maroc, Bengladesh) et des militaires (les deux pilotes réfugiés à  Malte) ont fait défection pour protester contre le recours au mercenariat et le massacre des civils sans défense, soumis au bombardement aérien et au pilonnage de la DCA et des chars.Les scènes apocalyptiques ont valu la réprobation de la communauté internationale condamnant les «Â crimes contre l'humanité » et exigeant la mise en place d'une «Â commission d'enquête indépendante ». Alors que le conseil de sécurité se prépare à  examiner la question libyenne, la Ligue arabe est tenue, en l'absence du représentant libyen démissionnaire, d'apporter la réponse idoine au traitement de la crise aux conséquences désastreuses pour la stabilité régionale et internationale. Assurément, les défis du nouveau monde arabe interpellent la Ligue arabe qui se doit de sortir de son mutisme légendaire pour s'inscrire dans la dynamique de changement massivement revendiqué.En visite au Golfe dont il a relevé le sentiment de «Â grande inquiétude » des dirigeants, l'amiral Mike Mullen, principal conseiller militaire de Barack  Obama, a reconnu que «Â nous sommes tous d'accord pour constater que c'est une période de grands changements qui doivent àªtre résolus de façon pacifique, sans violence et que les dirigeants doivent prendre des mesures en ce sens. »