Algérie

La Ligue arabe et les dangers du fanatisme religieux...



La Ligue arabe et les dangers du fanatisme religieux...
M. al-Arabi, secrétaire général de la Ligue arabe, «(re)découvre» le délire religieux et le besoin d'une sûreté régionale commune. Un peu sur le tard en vérité. Mais peut-on affirmer - pour l'organisation pan-arabe - qu'il n'aurait pas été [trop] tard de rectifier le tir, si la Ligue n'avait pas été, tout au long de ces décennies, instrumentalisée' Il est toujours positif de reconnaître ses erreurs, mais est-ce réellement un aveu de la part du secrétaire général de la Ligue arabe' Il est permis d'en douter, si l'on excipe du fait qu'il accepta en 2012, l'expulsion de la Syrie - membre fondateur de cette Ligue - et son remplacement par des rebelles - alliés à des groupes jihadistes affiliés à Al Qaîda - qui ont mis l'ancien pays de Cham à feu et à sang. Rebelles (et partant jihadistes) soutenus par l'organisation que dirige Nabil al-Arabi. Le secrétaire général de la Ligue arabe a ainsi déclaré: «Le fanatisme religieux et l'extrémisme intellectuel figurent parmi les sujets récurrents qui éreintent les sociétés arabes, car représentant une menace potentielle qui ne cesse de peser sur leur développement et progrès.» Ces propos ont été tenus lundi lors d'une conférence (au Caire) sur la «sécurité régionale et les défis auxquels fait face le Monde arabe». Nabil al-Arabi, a affirmé d'autre part, que le «Monde arabe était confronté à des menaces potentielles essentiellement liées à l'extrémisme et qui en appellent à une révision globale des processus de la vie sociale pour cerner les lacunes». On ne le lui fait pas dire. Si notre mémoire est bonne, il a été question de réformer la Ligue arabe, lors du Sommet d'Alger en mars 2005, lors duquel, un certain nombre de points ont été abordés, comme la création d'un Parlement arabe, ou la mise sur pied d'un mécanisme de suivi des «décisions» prises lors des sommets arabes. Un autre point était inscrit à l'ordre du jour de ce sommet de 2005: la création d'un Conseil arabe de paix et de sécurité. A la dernière minute, ce point - pourtant crucial - a été supprimé. Faut-il se demander, pourquoi cette question n'a pas été étudiée, alors qu'un tel organisme aurait induit la révision de nombre de principes du fonctionnement sécuritaire du Monde arabe' Les dirigeants arabes y étaient-ils prêts' La réponse tombe de source. Or, l'existence d'un tel organisme, prévu donc, il y a juste dix ans, aurait permis au Monde arabe de faire face aux désordres auxquels il est confronté avec l'apparition de groupes jihadistes fanatisés. En 2005, il y avait déjà l'expérience des guerres imposées à l'Irak - en sus de l'invasion américaine en 2003 - et les perturbations géopolitiques qui ont, peu ou prou, remis en cause la sécurité et la stabilité du Monde arabe. Aussi, la question de la sécurité de cette région et les demandes qui l'accompagnent, ne sont pas aussi simples qu'on puisse le préjuger, d'autant plus qu'il n'existe pas une vision sécuritaire arabe commune. De fait, il y a autant d'idées sécuritaires et de défense, qu'il y a d'Etats arabes. Le moins qui puisse être dit, est que la Ligue arabe n'est guère outillée pour jouer le rôle de catalyseur d'un processus, aussi stratégique que complexe, que sont les problèmes sécuritaires, quand chaque pays arabe est jaloux de son «quant à soi». En 2005, les dangers qui guettaient le Monde arabe étaient réels, alors que des pays attentaient à son unité (cf, le projet américain du Grand Moyen-Orient -GMO) qui prévoyaient sa division en émirats confessionnels, ethniques et tribaux. Avant le terrorisme jihadiste, il y avait ce terrorisme «Bcbg» qui attaquait de front le Monde arabe, contre lequel, il est vrai, la Ligue arabe est désarmée, qu'à l'évidence elle ne pouvait [ni n'aurait pu] contrer. Et pour cause! La «Ligue des Etats arabes» n'est qu'une coquille vide, qui obtempère à des ordres venus d'ailleurs. C'est sous la pression d'un minuscule Etat, que la Syrie a été exclue de la Ligue en 2012. C'est aussi, la Ligue arabe qui donna sa «bénédiction» à l'intervention occidentale et de l'Otan en Libye, avec le résultat que l'on connaît. C'était à un moment où le Monde arabe tétanisé par lesdits «Printemps arabes» avait perdu le sens des choses et ses pays n'avaient plus le contrôle de leur destinée. La Ligue arabe n'avait-elle pas réclamé l'intervention US en Syrie' Comment, cette organisation, pouvait-elle poser la problématique de la sécurité du Monde arabe, quand elle n'a pas mesuré la portée de son soutien à des rebelles et à des interventions militaires étrangères dans les pays arabes' Enfin, ferons-nous l'injure à M. al-Arabi d'ignorer que certains Etats des plus influents de la Ligue qu'il dirige ne sont pas étrangers à l'émergence de ce qu'il appelle le «fanatisme religieux»'




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