La ligue arabe confrontée à la crise du Moyen-Orient
Refus de toute trêve sans contrepartie Après quatre jours d?intenses délibérations, les 13 mouvements palestiniens, réunis au Caire, ont décidé, à l?unanimité, de prolonger, sous certaines conditions, la période d?accalmie avec l?occupant israélien, jusqu?à la fin de l?année en cours. Dans un communiqué, ces mouvements disent s?être mis d?accord sur « un programme pour l?année 2005 centré sur la prolongation de l?atmosphère de calme, en contrepartie de l?engagement israélien d?arrêter toutes formes d?agression contre notre territoire et contre le peuple palestinien et aussi de libérer tous les prisonniers ». Le texte ne fixe aucune date limite pour cette accalmie, mais un responsable du Mouvement de la résistance islamique (Hamas) a annoncé que l?accord expirera d?ici la fin de l?année 2005 si Israël ne se conforme pas aux demandes palestiniennes. « L?accalmie se poursuivra jusqu?à la fin de l?année, (mais) même pendant cette année, notre engagement à la retenue (...) est lié au respect par l?ennemi des conditions requises et des exigences palestiniennes », a précisé Khaled Mechal, chef politique du Hamas, au cours d?une conférence de presse. Des responsables du Fatah de Mahmoud Abbas et du Djihad islamique ont, eux, déclaré qu?ils considéraient la durée de l?accord comme indéterminée, pourvu qu?Israël accède à leurs exigences. L?issue de ces délibérations peut être considérée comme un grand succès palestinien. Cet accord a, en effet, déjoué, au moins momentanément, les plans israéliens visant à plonger les territoires palestiniens dans une guerre fratricide, opposant l?Autorité palestinienne aux mouvements qui prônent la résistance armée, dont le Hamas et le Djihad islamique, responsables de la majorité des attaques contre Israël. Il a en même temps mis la balle dans le camp israélien et celui de la communauté internationale qui doit faire pression sur l?Etat hébreu afin qu?il respecte ses engagements. La réaction du Premier ministre israélien, informé par le président égyptien, Hosni Moubarak, du résultat satisfaisant de ces réunions non stop, a été mitigée. D?un côté, il a qualifié cette décision de « première étape positive » et de l?autre, il a exigé le désarmement des mouvements palestiniens armés, comme condition préalable à tout processus de paix. Cet accord interpalestinien auquel a contribué personnellement le président Mahmoud Abbas, en participant aux réunions du Caire, a mis beaucoup de baume au c?ur des citoyens qui espèrent que cette accalmie se répercutera sur leur vie quotidienne. Mercredi, ceux de la ville d?Ariha, en Cisjordanie occupée, ont été heureux de voir démanteler le barrage militaire israélien, situé au sud de la ville, sur la route d?Al Qods. Néanmoins, des soldats israéliens resteront sur place afin de vérifier l?identité des citoyens qui quittent la ville, alors que des policiers palestiniens seront chargés du contrôle des personnes qui y pénètrent. Au nord d?Ariha, une force policière palestinienne a pris le contrôle du village d?Al Ojja. L?armée israélienne a aussi évacué le barrage d?Al Douyouk au nord-ouest de la ville, ce qui devrait permettre une circulation sans entrave entre Ariha et Ramallah. Un « point d?observation » israélien sur une colline dominant le barrage a toutefois été maintenu. Certains responsables palestiniens ont critiqué le caractère partiel des mesures israéliennes. « Il est faux de parler d?une remise du contrôle d?Ariha aux Palestiniens. Ce qui a eu lieu est une levée partielle du bouclage qui était imposé à la ville. Ils n?ont fait que démanteler un barrage et faciliter le passage à un autre », a déclaré le gouverneur d?Ariha, Sami Moussallam. Rappelons qu?a Charm El Cheikh, le Premier ministre israélien a promis un retrait, non seulement des villes de Cisjordanie, mais des régions entières.
Posté Le : 19/03/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Fares Chahine
Source : www.elwatan.com