Algérie

La Ligue arabe à l'épreuve de la crise syrienne Pékin hostile à une intervention étrangère



La Ligue arabe à l'épreuve de la crise syrienne                                    Pékin hostile à une intervention étrangère
Les Syriens ont manifesté hier à Damas et dans plusieurs villes du pays pour apporter leur soutien aux militaires dissidents. La Russie, pays allié au régime de Bachar al-Assad, a durci le ton face aux Occidentaux, rejetant toute action d'envergure contre Damas et la Chine s'est dite hostile à la remise du dossier syrien au Conseil de sécurité de l'ONU, avec les conséquences qui en découlent. Les observateurs arabes restent toujours critiqués pour leur incapacité à faire cesser l'effusion de sang en Syrie depuis leur arrivée le 26 décembre. Les envoyés de l'organisation panarabe déployés en Syrie, s'efforcent de préserver un minimum de crédibilité malgré le départ de plusieurs d'entre eux et la poursuite de la crise. Les observateurs, qui sont désormais 165, devaient veiller à la mise en 'uvre du plan de la Ligue censé mettre fin à la crise qui a fait 5 000 morts depuis la mi-mars, selon les Nations unies. Ce plan, que Damas a accepté en novembre après moult tergiversations, prévoyait l'arrêt du recours à la force, le retrait des effectifs et du matériel militaires déployés dans les villes, la libération des opposants et l'ouverture de véritables négociations avec leurs représentants. Or le statu quo est toujours de mise. Les troubles n'ont pas cessé et la Ligue est désormais accusée de laisser faire. La crédibilité des observateurs en a pris un coup. L'attaque qui a blessé 11 d'entre eux, lundi à Lattaquié, ajouté au choix de leur chef de file, le général soudanais Mohamed al Dabi, et les rivalités entre Etats membres continuent de peser sur l'objectivité de leur mission. Désabusés, les observateurs ne nient plus la complexité de la situation. Un membre de la mission arabe, l'algérien Anouar Malek, a d'ailleurs démissionné accusant le pouvoir syrien de «crimes». Bachar al-Assad n'hésite pas, lui, à ironiser sur l'inefficacité de la Ligue et ne manifeste aucune intention de changer de politique que les observateurs soient là ou non. Le Qatar, dont le Premier ministre, Hamad ben Jassem al Thani, préside le comité de Ligue chargé de la Syrie, s'est prononcé pour une augmentation des effectifs et du matériel de la mission, et pour une meilleure formation des observateurs. Certains membres de la ligue recommandent l'envoi d'une force de réaction rapide ouverte aux pays musulmans non arabes, comme le Pakistan, pour appuyer les observateurs. L'idée ne fait toutefois pas l'unanimité au sein de la Ligue arabe. Le Qatar et l'Arabie saoudite plaident pour davantage de fermeté à l'égard de Damas, mais le Liban et l'Irak y sont hostiles. L'alliance entre la Syrie et l'Iran complique aussi davantage la donne. Les conclusions de la mission des observateurs de la ligue arabe seront présentées les 19 et 20 janvier prochain. Question en suspend : on ignore quelle sera la réaction de l'organisation si les observateurs jugent que Damas a «trahi» ses engagements.
R. I.


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