Les Libyens fêtent l'an I de la « Révolution du 17 Février » qui a fait « dégager » Mouammar Kadhafi du pouvoir. Quelques mois après sa mort, l'instabilité menace de se muer en guerre civile et la situation des droits de l'homme ne s'améliore guère. Le tableau n'est pas, pour autant, tout sombre puisque la production pétrolière a rapidement redémarré et avec elle, d'autres secteurs de l'économie.
A Benghazi, ville de la Cyrénaïque d'où est parti la tempête qui emportera le colonel Kadhafi, son clan et ses affidés, c'est à coups de parades et de défilés dans les grandes artères que la population a commémoré le 1er anniversaire de la Révolution. A Tripoli et à Misrata - qui a vécu plus de deux mois complètement isolée du monde et a été littéralement « massacrée » par les troupes de l'ex-Guide -, c'est la même liesse que dans d'autres régions.
A cette occasion, le Conseil national de transition (CNT), chargé d'organiser les prochaines élections pour doter le pays de nouvelles institutions élues, a octroyé la somme de 2.000 dinars libyens (1.760 dollars, environ) à chaque couple marié ainsi que 200 dinars pour chaque enfant à leur charge. Cependant, une main qui donne en cache une autre qui peut frapper durement. C'est, en clair, le message du président du CNT qui, dans un discours télévisé jeudi soir, a menacé tous ceux qui s'en prendraient à la « jeune » révolution.
Les partisans de Kadhafi encore actifs '
Mustapha Abdeldjalil a prévenu qu'il serait « ferme envers ceux qui menacent notre stabilité ». « Nous avons ouvert nos bras à tous les Libyens, qu'ils aient soutenu la révolution ou non. Mais cette tolérance ne signifie pas que nous soyons incapables d'assurer la stabilité », a t-il mis en garde. Son discours sonnait comme une réponse à un message que fait circuler sur la Toile un groupe inconnu annonçant la formation d'un « mouvement libyen populaire national ».
Ce groupe dénonce l'absence d'institutions judiciaires et de services chargés de la sécurité ainsi que la prolifération des milices armées. Se disant fier du « courage » du « martyr Mouammar Kadhafi », il affirme avoir pour objectif de dissoudre ces milices et de bâtir les institutions de l'Etat.
Affrontements meurtriers au Sud-est
Sur le plan des droits de l'homme, la situation reste préoccupante selon Amnesty International, qui dénonce la pratique de la torture dans les lieux de détention. Sur le plan sécuritaire, les affrontements récurrents entre milices rivales - qui 'uvrent chacune à élargir ses fiels et, surtout, à contrôler la capitale - se doublent actuellement de violents affrontements entre tribus rivales, aux portes du Tchad et du Soudan.
Pour autant tout n'est pas si sombre en ce 1er anniversaire de la Révolution libyenne, puisque les activités pétrolières ont repris, que l'économie redémarre et que les administrations et les banques sont de plus en plus fonctionnelles. Les responsables libyens voyagent aussi beaucoup pour amener au pays investisseurs, denrées alimentaires et autres biens d'équipement nécessaires pour faire tourner à nouveau la machine économique.
Tweet
Partager
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 17/02/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Merouane Korso
Source : www.maghrebemergent.info