Algérie

La Libye renonce à demander l'extradition de la famille Kadhafi


Adoucissement de position. Le Conseil national de transition (CNT) libyen transige sur l'extradition des membres de la famille de feu Kadhafi, accueillis en Algérie pour des «raisons humanitaires.» Salem Messaoud Kenane, membre du CNT, dit «apprécier et comprendre» la position de l'Algérie.
Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) - Le Conseil national de transition libyen semble avoir assimilé quelques utiles finesses diplomatiques. Il a fini, au fil des mois, par revenir de sa hautaine attitude vis-à-vis de l'Algérie et adopter un profil plus conciliant, lâchant du lest, au besoin. Ainsi, il ne tient pas à voir, coûte que coûte, la famille du guide de la Révolution libyenne déchu réfugiée en Algérie extradée vers Tripoli. «Mon pays apprécie et comprend les positions humanitaires de l'Algérie qui a accueilli des membres de la famille Kadhafi», a attesté, hier, à Alger, Salem Messaoud Kenane, membre du CNT accompagnant le président Mustapha Abdeldjalil, qui a effectué dimanche une visite de deux jours en Algérie. Une position revue et corrigée, donc. Même s'il ne lui a pas échappé de suggérer, sans forcer sur l'emphase, que cessent, en contrepartie, les sorties du genre celles qu'Aïcha Kadhafi a eu à commettre. «Cependant, nous sommes prêts à aider nos frères algériens en cas de comportement ou d'agissement de la part de ces personnes pouvant porter atteinte aux intérêts et à la sécurité de la Libye», a-t-il poursuivi. Rappelons que peu de temps avant la chute de Tripoli, des membres de la famille de feu colonel Kadhafi, notamment sa fille Aïcha, ses deux frères Mohamed et Hannibal, leur mère Safiya ainsi que d'autres proches, se sont réfugiés en Algérie. L'Algérie avait, à maintes reprises, affirmé que l'asile leur a été accordé pour «des raisons humanitaires», refusant, du coup, d'accéder aux demandes du CNT qui voulait les voir extradés vers Tripoli. Aïcha Kadhafi aura, depuis, commis deux sorties publiques dans lesquelles elle haranguait les fidèles de Kadhafi et son régime de poursuivre la lutte armée. Deux sorties auxquelles les autorités algériennes réagirent par des rappels à l'ordre. Sans plus. Deux sorties qui n'étaient surtout pas pour rapprocher le pouvoir algérien et les dirigeants du CNT qui, déjà, avaient accusé l'Algérie de soutenir le régime de Kadhafi.
La médiation qatarie
Il a fallu que l'émir du Qatar pour qu'Alger et Tripoli reprennent langue au plus haut niveau. Lors du Sommet du gaz, organisé à Doha, l'émir du petit émirat a fait rencontrer les présidents Abdelaziz Bouteflika et Mustapha Abdeldjalil. Mais les choses ne vont pas s'accélérer pour autant. Le CNT, malgré cet office qatari, est demeuré suspicieux. Le président du CNT hésita longtemps avant de décider enfin à effectuer une visite en Algérie. Une visite attendue au tout début de l'année mais qui, finalement, n'aura pas lieu. Et c'était Mourad Medelci, le ministre algérien des Affaires étrangères, qui l'annonça en décembre 2011. Même s'il pouvait l'irriter, l'atermoiement du CNT n'affole pas Alger. Ould Kablia, en visite à Tripoli, a déclaré que l'Algérie restait prête à aider les Libyens à reconstruire leur pays mais aussi à réorganiser les institutions sécuritaires. Le CNT est, au demeurant, très favorable à la coopération sécuritaire proposée par l'Algérie, tant est que la Libye vit au rythme des conflits armés fratricides. Des conflits qui risquent d'affecter tout le voisinage de la Libye.


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