Algérie

La Libye ferme ses centres de rétention : des Algériens parmi les 3000 migrants libérés '



Depuis samedi dernier, pas moins de 3000 migrants clandestins de différentes nationalités, détenus, depuis plusieurs mois voire des années, dans des centres de rétention, ont été remis en liberté par les autorités libyennes.

Cette libération massive de migrants en grande partie subsahariens, mais aussi des Nord-Africains, est intervenue à la suite de la décision prise par le zaïm Mouammar El Gueddafi, dont les motivations restent méconnues, de fermer les camps de rétention existants sur le territoire libyen, a indiqué Mounira Haddad, présidente de l'association AFAD, représentante de l'Algérie à la Cimade. A ces personnes relâchées, un délai de trois mois est accordé pour trouver un travail avec l'interdiction de quitter les villes où elles ont été libérées. Cette information de libération de migrants, qui a déjà circulé auprès des familles des harraga de Annaba, sans nouvelles de leurs enfants depuis leur « voyage » vers les côtes italiennes, est aujourd'hui confirmée. En effet, selon certaines d'entre elles, leurs enfants, qui seraient parmi les migrants africains expulsés d'Italie, croupissent dans les centres de rétention en Libye.Affolement et espoirCes parents, à l'affût du moindre renseignement sur leur progéniture ou de leurs proches, réitèrent leur appel aux autorités nationales pour les aider à les retrouver. « Ces derniers jours, nous avons appris que des migrants expulsés d'Italie vers la Libye depuis des mois viennent d'être libérés. Nous exhortons notre Etat, vu les moyens dont il dispose, à nous aider à savoir si nos enfants font partie ou non des milliers de détenus dans les centres de rétention libyens », déclare Rabah S., père d'un harraga de 22 ans issu du quartier populaire de Sidi Salem. Kamel Belabed, porte-parole du Collectif des familles de harraga disparus, abonde dans le même sens et indique, pour sa part, que des dizaines de harraga sont détenus, pour l'heure, sans procès dans des centres de rétention en Tunisie et en Libye. « Depuis qu'ils ont appris la nouvelle, on ne sait par quel biais, c'est l'affolement mêlé à l'espoir de pouvoir revoir leurs enfants. Seul l'Etat est à même de les aider à les retrouver s'ils font réellement partie des personnes libérées des centres de rétention libyens », affirme M. Belabed, lui-même concerné, car sans nouvelle de son fils depuis 2007.En plus, Mme Haddad trouve curieuse la décision du chef d'Etat libyen de fermer les centres de rétention créés aux seules fins de coopérer avec la politique européenne de contrôle et de gestion des flux migratoires : est-ce sur un coup de tête auquel il a habitué tout le monde ou en réponse à la mobilisation en Afrique contre ses centres de rétention, ou encore une man'uvre tendant à annoncer la couleur en perspective des négociations en vue avec Bruxelles ' Selon elle, cette sortie de Mouammar El Gueddafi risque de déstabiliser ses relations avec Rome. D'autant qu'avec la Libye, partenaire privilégié dans les échanges entre immigration et pétrole, l'Italie a conclu un accord « d'amitié » en août 2008 où, précise notre source, il est prévu un financement italien de 5 milliards de dollars (4 milliards d'euros) jusqu'à 2028 comme moyen d'arrêter tout débarquement de migrants africains sur les côtes siciliennes.




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