Algérie

La Libye fait chuter les cours



Les cours de pétrole débutent la semaine dans le rouge, reculant fortement, hier, pris en étau entre une reprise de la demande empêchée par la seconde vague de Covid-19 et une offre libyenne en passe de revenir à son niveau de début d'année.Dans la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 40,07 dollars à Londres, en baisse de 2,5% par rapport à la clôture de vendredi. À New York, le baril américain de WTI pour le même mois abandonnait 2,06% à 38,8 dollars. Les deux références ont perdu environ 2,5% la semaine passée.
La propagation de la pandémie de Covid-19 de part et d'autre de l'Atlantique accentue la détérioration des perspectives de la demande mondiale. Celle-ci est ainsi plombée par la hausse phénoménale du nombre de nouveaux cas de Covid-19 en Europe et à nouveau aux Etats-Unis, qui pousse de plus en plus de gouvernements à durcir les restrictions sanitaires.
Les Etats-Unis ont connu, ce week-end, leur plus grande hausse du nombre de nouveaux cas tandis qu'en France, les nouvelles infections ont atteint un record de plus de 50 000 cas et l'Espagne a annoncé l'état d'urgence.
Dans le même temps, la Banque mondiale a déclaré la semaine dernière qu'un retard dans la mise à disposition d'un vaccin contre le virus contribuera à faire baisser les prix de l'énergie par rapport aux prévisions.
Dans ce contexte, l'Opep, l'EIA et l'AIE ont tous révisé à la baisse leurs prévisions quant au moment où la demande de pétrole reviendra aux niveaux de 2019. Par ailleurs, la hausse de la production libyenne vient compliquer le tableau. En effet,
La Compagnie libyenne nationale de pétrole (NOC) a annoncé vendredi la reprise de la production et des exportations de pétrole. La production libyenne de pétrole devrait augmenter de 1,2 million de barils par jour d'ici à quelques semaines.
"Dans un environnement où les perspectives de la demande suscitent de nouvelles inquiétudes, la dernière chose dont le marché a besoin en ce moment est une offre supplémentaire", déclare, à l'agence Reuters, Warren Patterson, responsable de la stratégie des matières premières chez ING.
Pour rappel, la Libye a été exemptée de l'accord de production Opep en raison de l'instabilité politique et militaire qui a forcé la fermeture de ses principaux champs pétroliers et de ses ports. Maintenant que la production libyenne reprend, les analystes estiment peu probable que le pays accepte de réduire sa production.
Compte tenu du contexte actuel, toute décision de l'Opep devra tenir compte de cette augmentation de production en provenance de la Libye.Actuellement, l'Opep maintient 7,7 mb/j hors du marché, mais à partir de janvier, l'accord devrait réduire ce chiffre à 5,7 mb/j.
L'augmentation de la production, conjuguée aux niveaux de stocks, ainsi que les mauvaises données économiques pourraient, cependant, pousser l'Opep à retarder les augmentations de production de quelques mois. Il y a quelques jours, le président russe, Vladimir Poutine, avait laissé entendre que la Russie serait prête à accepter de prolonger l'accord de baisse de la production.
"Nous n'excluons pas que nous pourrions maintenir les restrictions de production existantes et ne pas les supprimer aussi rapidement que nous avions prévu de le faire plus tôt", avait-il déclaré.

Saïd SMATI


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