Algérie

La liberté des prix n'est pas synonyme de maraudages



La liberté des prix n'est pas synonyme de maraudages
Notre collègue Djillali Harfouche questionnant lors d'un point de presse le ministre du Commerce Mohammed Benmeradi sur la nécessité de l'affichage d'une mercuriale des prix des légumes et des fruits frais au niveau des marchés, et sa diffusion à l'heure des grandes écoutes sur les canaux audiovisuels, le nouveau chef du portefeuille a répondu «d'une manière trachée, nous n'avons pas les moyens de la faire... c'est difficile, parce que nous avons beaucoup de marchés sur le territoire national et les prix sont différents d'un marché à l'autre d'une part, et d'autre part le marché est libre».Le mot est lâché. La liberté du commerce est donc cautionnée officiellement. Si nous reprenons la déclaration du ministre du Commerce, cette personnalité nous informe primo que son département n'a pas les moyens d'assurer un affichage de la mercuriale des légumes et des fruits frais, ce qui pose un sérieux problème pour un secteur qui est une assise importante dans la construction d'une économie solide.
Sachant que M. Benmeradi a occupé plusieurs fonctions ministérielles, et qu'il fut également conseiller économique auprès du président de la République Abdelaziz Bouteflika, on est en droit de lui demander ce qu'il pense de la protection des consommateurs demeurant le support vital de la croissance économique.
Si la concurrence est un principe intouchable lorsqu'elle est mise en branle pour booster la production, et la consommation dans l'intérêt général, nul ne peut dire qu'elle est la malvenue, mais lorsqu'il n'y a point de concurrence et que le marché est régie par les téléphones portables des différents commissionnaires au niveau des marchés de gros, là, il y a maldonne, étant donné que se ne sont plus les détaillants bien renseignés sur les possibilités du pouvoir d'achat des ménages qui arrêtent les prix, mais les différents acteurs des rouages spéculatifs qui occupent généralement les rôles d'intermédiaires entre le producteur et la clientèle.
Par expérience, nous savons que les prix exorbitants pratiqués au niveau du commerce de gros se répercutant automatiquement sur les prix imposés aux derniers clients, ne profitent qu'aux intermédiaires, et autres commissionnaires, autrement dit à une branche improductive et parasitaire faute d'une réglementation encadrant cette activité.
Dans les pays capitalistes, les ententes illicites entre les fournisseurs pour fausser les conditions d'approvisionnement du marché, par le stockage dans des centres de conservation réfrigérés sont très sévèrement punies par les autorités administratives, car limiter l'approvisionnement des marchés entraîne obligatoirement une inflation spéculative des produits censés être consommés frais.
Rien n'est plus durement règlementé dans les pays à économie libérale que les prix à la consommation, et presque rien n'est plus sévèrement puni par la loi que les abus constatés surtout s'ils sont avérés être au détriment de la qualité, et de l'intérêt général. La liberté des prix n'est absolument pas synonyme de maraudage, de plus, les commerçants dans nos marchés de détail ont pris la sale habitude de vendre des produits dont le calibrage et la qualité ne ressemble en rien à ce qui est exposé à la vue des clients.
Ce genre de tromperie tend à se généraliser malheureusement. Les conditions d'exercice du commerce doivent nécessairement être règlementées, et le recours des consommateurs aux administrations pour juguler des pratiques contraires à l'édification d'une économie moderne doivent être garanties.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)