Algérie

«La liberté de ton de la presse algérienne est incroyable !» Le caricaturiste Plantu, au Temps d'Algérie



«La liberté de ton de la presse algérienne est incroyable !»                                    Le caricaturiste Plantu, au Temps d'Algérie
Simple mais ingénieux, talentueux et modeste, le caricaturiste du journal français Le Monde, Plantu, qui n'est plus à présenter, se trouvant depuis quelques jours en Algérie, dans le cadre d'un échange de caricaturistes entre les quotidiens Le Monde et Liberté, et rencontré, hier, au Centre culturel français (CCF), nous a accordé cet entretien dans lequel il donne son appréciation sur la liberté de la presse dans le pays.
Le Temps d'Algérie : Quelle est la première impression que vous avez ressentie durant votre séjour en cours en Algérie '
Plantu : La liberté de ton et l'humour. Les Algériens, même, s'ils ne sont pas d'accord, s'expriment de façon originale et simplicité. J'ai bien fait d'être venu en Algérie. Je suis frappé par cette liberté de ton qui n'existe pas partout dans le monde.
Pouvez-vous nous illustrer (sans jeu de mots) cela, par un exemple '
Par exemple, je n'ai rencontré aucun problème, ni été persécuté par quelque manière que ce soit, en écorchant, dans une caricature que j'ai publiée au journal Liberté, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem. La liberté de ton est incroyable !
Ce que vous dites est en contradiction avec une certaine image que certains médias et cercles, en Occident, véhiculent sur l'Algérie, la présentant comme un «cimetiére» de la liberté d'expression.
La presse papier, en Algérie, jouit quand même d'une liberté que les gens en Europe ne soupçonnent pas. Et mon rôle, en Europe, c'est cette mission de décrire fidélement cette réalité. La réalité est que la liberté de la presse papier en Algérie bénéficie d'une liberté de ton incroyable.
Cette liberté, je l'exerce dans le journal Liberté, comme d'autres l'exercent ailleurs, là où la liberté de la presse est concrète.
Estimez-vous que vous représentez, en quelque sorte, ce désir des peuples algérien et français de priviligiér le dialogue '
Tout à fait. Quand je serai de retour à Paris, ma mission est de décrire la réalité que les gens en Europe ignorent : la liberté de ton de la presse papier, en Algérie est incroyable. Cela entre dans le cadre du renforcement des relations entre les peuples français et algérien pour le dialogue et la compréhension.
Et si on comparaît la liberté de ton de la presse en Algérie et celle dans le reste du monde arabe '
Je vais vous citer un exemple, en guise de réponse. Au Maroc, c'est un blasphème. Il est interdit aux caricaturistes de faire le portrait du roi ou de le dessiner. Certains caricaturistes marocains, dont un ami marocain, se voient obligés de recourir à des astuces, comme, par exemple, de dessiner une bague sur un doigt. La bague représente le roi marocain. Les gens comprennent.


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