Algérie

La liberté de la presse, véritable baromètre de la démocratie



Les débats et polémiques actuels sur l'information et les médias à travers le monde sont-ils les vrais débats ? Ne masquent-ils pas, au contraire, un malaise plus profond ? Vaste champ d'enquête !

Qu'on le veuille ou non, nous sommes tous, bien qu'à des degrés divers, manipulés, conditionnés et en permanence sous emprise médiatique. Entre les mains des puissants, les moyens d'information et de communication deviennent redoutables. Non seulement, ils hiérarchisent et classent les nouvelles selon leur bon vouloir, mais en plus, ils agissent sur notre perception du monde en usant et en abusant de prismes déformants. Par petites doses nous sont distillés des modes de pensée et surtout des modèles de comportement qui progressivement s'affichent comme des comportements modèles. Réputée libre et indépendante en Occident, la presse écrite et audiovisuelle dévoile facilement ses stratégies de manipulations pour qui essaie d'en dévoiler les mécanismes. En temps de crises ou de guerre, les médias sont appréhendés comme de redoutables matrices idéologiques. Plus aucun scrupule ! L'accessoire est privilégié au détriment de l'essentiel. Les journalistes liges trient, sélectionnent et hiérarchisent selon le bon vouloir des décideurs, l'ordre du jour de la planète en faisant subir à l'information de rudes épreuves. Faux scoops, non-dits, désinformations, font subir de graves distorsions aux règles élémentaires d'éthique et de déontologie. Au concret, cela se traduit par un traitement partiel et partial des informations, sans effort d'analyse ou de synthèse, sans mise en contexte et sans commentaire critique. Le sensationnalisme primant sur l'essentiel, le journaliste, à défaut d'une véritable information, collecte des intuitions, des émotions et des colères.

Pour attirer un regard, capter une attention, retenir le lecteur ou le téléspectateur, les journalistes versent vers l'événementiel et la surenchère, dramatisant ici à l'excès, accentuant là des tensions. Dans leur désir de séduction, ils n'hésitent plus à franchir le rubicond, en offrant une vision éthérée complètement irréaliste du monde avec comme menu quotidien, des accidents effroyables, des épidémies horribles, des tremblements de terre, des inondations terribles et des guerres médiatisées à outrance. D'une décade à l'autre, on se rend compte, que la guerre de l'information prend une ampleur démesurée. Elle a aujourd'hui ses stratèges, ses guerriers et ses réseaux. Elle phagocyte le politique, l'économique et le social. Chaque jour, en guise d'information et d'objectivité, on dramatise à l'excès, on minimise des événements graves, on en occulte d'autres. Une gigantesque entreprise de désinformation et de manipulation a fini par voir le jour à l'échelle mondiale. Tels des gaz chimiques, les instruments censés nous informer, nous anesthésient, nous troublent et nous perturbent. Ils en arrivent même parfois à « fabriquer » l'événement en élevant le mensonge manifeste au rang de vérité. Les dérives médiatiques sont devenues choses banales. L'administration « bushienne » en a constitué l'exemple type. Jouant de main de maître, le jeu de la transparence opaque, elle inondait les networks du monde d'images et de sons soigneusement canalisés, triés et aseptisés. Mais, se focaliser sur les dysfonctionnement des médias occidentaux en dénonçant leur inconscience, voire leur mégalomanie, ne peut en aucune manière masquer nos erreurs et nos lacunes.



La désinformation, la manipulation et la rétention de l'information
existent sous tous les cieux



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