Algérie

« La libération de l'Information dépend de la dissolution du corps de la police politique »



L'avocat et défenseur des Droits de l'Homme, M. Mokrane Ait Larbi, pense que la dépénalisation du délit de presse, ne suffit pas pour qualifier le journaliste de libre. Dans une interview qu'il a accordée à El Khabar, M. Mokrane Ait Larbi appelle à écarter les pouvoirs publics de la rédaction du brouillon de l'éthique de la profession de journaliste que le président de la République a promis d'améliorer dans la prochaine révision de la loi sur l'Information.El Khabar : le président de la République a annoncé son intention de dépénaliser le délit de presse. Cela arrivera-t-il par l'amendement de la loi sur l'information ou du code pénal '
Mokrane Ait Larbi : la loi sur l'Information en vigueur, stipule une peine de 5 ans de prison et des amendes financières. Il existe des faits qui sont qualifiés de délictueux dont les responsables sont passibles de 10 ans de prison. Il existe également des faits relatifs à la presse dont les peines peuvent atteindre 5 ans de prison et 5 millions de dinars, avec possibilité de pénaliser le journal notamment l'interdiction de sa publication. En dépit du fait que le régime algérien s'est inspiré dans l'élaboration de ces peines des régimes totalitaires, certains responsables osent quand même dire que la presse algérienne est libre et que le régime algérien est démocrate.
El Khabar : pourquoi à votre avis, le président veut dépénaliser les délits de presse, 9ans après avoir amendé le code pénal et pénaliser les écrits des journalistes '
Mokrane Ait Larbi : l'Algérie ne vit pas dans un monde séparé des grands changements universels, ni des révoltes qui se déclenchent dans les pays arabo-berbères. C'est ce qui pousse le président à annoncer certaines réformes. Toutefois, le discours lui seul ne suffit pas ainsi que les réformes conjoncturelles, n'étant que des calmants qui ne font que prolonger la vie du système. S'il y avait une vraie volonté politique qui vise à libérer la presse et le passage effectif à un régime démocratique, cela dépend de la dissolution du corps de la police politique et de l'ouverture d'un large débat et de laisser au peuple la liberté d'être maitre de son destin après l'éclaircissement de règles de l'exercice politique. Le président est aujourd'hui obligé de voir ce qui se passe autour de nous.


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