Algérie

La levée du gel sur les deux CET de Ben M'hidi et Bouhadjar demeure une nécessité


Il semblerait que vivre dans un environnement sain, en entretenant des liens organiques avec la nature et en veillant à créer par phases et étapes successives une économie verte en impliquant d'une manière totale et irréversible le citoyen, ne sont que des mots vains et dénués de sens pour les responsables locaux de la wilaya d'El Tarf.Et pour cause, la wilaya d'El Tarf qui dispose de 179 030 ha de superficie forestière, soit 62% de la superficie totale, croule sous le poids de 9 décharges sauvages et autant d'autres points noirs à savoir des dépôts clandestins pour les déchets inertes.
Des élus de l'APW impliqués dans la protection de l'environnement, ont révélé, avec dépit, que « la wilaya a besoin d'au moins deux autres centres d'enfouissement technique (CET) en plus des deux autres existants et qui sont, déjà, saturés et ce, pour venir à bout des quantités de déchets collectés des différentes communes dont en particulier les deux grandes daïras de Ben M'hidi et Bouhadjar.
Deux études ont été finalisées pour la construction de deux centres au niveau desdites daïras, malheureusement, faute de moyens financiers et à cause de tergiversations bureaucratiques, leur réalisation a été différée aux calendes grecques ».
Pour rappel, la wilaya dispose respectivement de deux centres d'enfouissement technique, Smati situé dans la commune d'El Tarf et celui de la commune de Raml Essouk ainsi que de trois décharges contrôlées dans les communes de Zerizer, Dréan et Bouteldja. Elles sont gérées par une Epic de wilaya, et ce, depuis le 2 janvier 2011. L'Epic en question est noyée sous les créances détenues auprès des communes et qui sont de l'ordre de 21,7 milliards de centimes. Il faut savoir que quotidiennement, les 5 structures en question reçoivent l'équivalent de 336 tonnes de déchets de toutes sortes pour une population totale de 474 030 habitants.
Nos interlocuteurs affirment, par ailleurs, que « la réalisation, des deux CET de Bouhadjar et de Ben M'hidi, permettra, inéluctablement de mieux gérer le flux des déchets et d'éradiquer une fois pour toutes les décharges sauvages. C'est également, une protection de plus pour le PNEK (Parc national d'El Kala) qui s'étend sur plus 80 mille ha.
Nous avons évoqué et débattu avec insistance, lors de la dernière session de l'APW ce problème crucial, malheureusement, rien n'a changé sous le ciel bleu de la wilaya d'El Tarf. C'est la léthargie totale».
Et d'ajouter avec un grand désarroi, que même « le 5 juin qui coïncide chaque année avec la Journée mondiale de l'environnement n'a pas été fêté par la Direction de l'environnement et ceci aurait été une occasion inespérée pour réitérer et interpeler les hautes autorités du pays afin de prendre en charge les revendications de la wilaya.
Dans les wilayas limitrophes, des manifestations in situ ont été organisées afin de sensibiliser autorités, industriels, maires, chercheurs et citoyens aux questions environnementales ». Dans le même sens, le secrétaire général de l'UNPA (Union nationale des paysans algériens) a mentionné dans son rapport concernant sa visite d'inspection et de travail dans la daïra de Bouhadjar que « de grandes superficies dédiées à la culture du blé sont menacées par la pollution émanant de la décharge sauvage de la commune de Bouhadjar. Des fumées toxiques se dégagent chaque jour de ce point noir pour l'environnement, au grand dam des agriculteurs et des habitations limitrophes.
Le wali et le directeur de l'environnement sont tenus d'agir dans les meilleurs délais afin de trouver une solution durable à ce problème qui empoisonne la vie des citoyens». Reste que la ministre de l'Environnement et des énergies renouvelables est interpelée, plus que jamais, par la population dans le dessein de procéder à la levée du gel touchant les deux centres des deux daïras de Bouhadjar et Ben M'hidi.
Il s'agit de préserver la beauté et la biodiversité de cette région du pays afin d'éviter, du moins, l'apparition de zoonoses (maladies qui se transmettent entre les animaux et les hommes). Le cas du Covid-19 est bien là.
Daoud Allam
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)