Pas moins de 118 députés FLN auraient collectivement adressé une lettre au président Bouteflika en sa qualité de président d'honneur de leur parti dans laquelle ils lui ont fait part de leur opposition aux agissements de Amar Saadani qui sont causes de dérives « gravissimes » tant pour le FLN que pour le pays dont il est la principale force politique. C'est du moins ce qu'ont rapporté des journaux sur la foi de copie de cette lettre transmise à leurs rédactions respectives.Or il se trouve que ledit document dont celles-ci ont été destinatrices ne comporte pas la liste nominative de ses prétendus cosignataires. Ce qui en fait un texte on ne peut plus anonyme et aurait dû par conséquent inciter ces rédactions à refuser de le prendre pour argent comptant.Or elles ont non seulement fait état mais s'y sont appuyées en plus pour s'adonner à des analyses et commentaires prédisant l'inéluctable et imminente destitution du personnage mis en cause. L'éthique professionnelle aurait dû leur faire obligation de vérifier que le document qu'elles ont reçu émane bien du groupe de parlementaires censés en avoir la paternité.Comment en arrive-t-on à prendre pour argent comptant une lettre ou un document dont les prétendus acteurs n'ont pas le courage de s'identifier ' Ceux qui l'ont pris pour tel ont soit péché par naïveté, soit sont impliqués dans les coups fourrés qui s'échafaudent dans les clans qui se déchirent pour prendre ou garder le contrôle du FLN.Ce n'est pas la première fois qu'il est donné pour avéré qu'une masse de cadres ou élus du FLN se seraient entendus pour agir à visage découvert contre la direction du parti qu'ils estiment avoir enfreint ses statuts ou l'entraînant dans des dérives qui lui sont préjudiciables. Ce furent à chaque fois des assertions qui n'ont jamais été étayées par des listes nominatives des frondeurs. Belayat, pour ne citer que cet inénarrable personnage, ne prétendait-il pas avoir l'accord de la majorité du comité central ' Il n'en a jamais fait la preuve.Peut-être que Amar Saadani a autant de détracteurs parmi le groupe parlementaire que le laissent entendre les rédacteurs de la lettre censée avoir été adressée au président d'honneur du parti. L'anonymat de celle-ci ne peut alors s'interpréter que comme découlant de leur manque de courage politique à assumer à visage découvert leur opposition à leur contesté secrétaire général. S'il est vrai comme l'a avoué Abdelaziz Belkhadem que le FLN se distingue par l'indigence politique et intellectuelle, il faut ajouter à ces tares de son encadrement celle de l'absence du courage politique.La presse nationale ne s'honore pas en présentant les querelles qui font s'affronter cet encadrement du FLN comme l'expression de ses divisions politiques, alors que leurs protagonistes ne sont mus que par l'intérêt personnel trivialement à la fois carriériste et mercantile. Des 118 députés prétendus signataires de la lettre à Bouteflika, combien seront-ils à se faire connaître et à assumer qu'ils l'ont effectivement cautionné et apposé leur signature ' Il n'y en aura pas beaucoup.
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Posté Le : 29/04/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com