Deux années après les merveilleuses marches du Hirak, le paysage politique national est entré dans une phase de gestation latente, qui tarde à se décanter. Dans leur grande majorité, les partis politiques demeurent en quête de nouvelles opportunités ou de feuilles de route claires et précises, pour s'affirmer convenablement dans la vie politique nationale. Plusieurs paramètres concourent à cette sorte d'immobilisme décadent, qui affecte, non seulement les états-majors politiques, mais aussi leurs bases militantes respectives. Cette situation fait suite à d'intenses activités politico-électorales, en relation avec les deux échéances des législatives et des locales écoulées qui ont, en quelque sorte, essoufflé autant les troupes que les responsables de ces formations politiques. Le peu d'empressement constaté chez les différents composants du microcosme politique national, quant à intervenir face à l'actualité nationale ou internationale assez intenses, traduit une sorte de rupture conjoncturelle imposée de facto, par différents facteurs endogènes et exogènes. Une sorte d' inertie politique qui alimente cette idée, de plus en plus, mise en évidence par rapport au renouveau politique national, conformément aux nouvelles et profondes mutations sociopolitiques intervenues au sein de la société algérienne. Il peut paraître évident que la plupart des formations politiques, représentées au sein des deux chambres du Parlement, délèguent peu ou prou de leurs prérogatives politiques à leurs députés respectifs, qui interviennent au sein de ces institutions nationales. Cela s'illustre par des activités de lecture, d'analyse et de critiques des actions et feuille de route du gouvernement, notamment les débats qui ont eu lieu au sujet du Plan d'action du gouvernement. Un fait qui a focalisé l'attention de l'opinion publique, tant il était question de la loi de finances 2022, ainsi que de levées des subventions publiques et d'autres non moins importantes. C'est pratiquement, la seule expression politique qui subsiste, pour le moment, à défaut de débats d'idées et d'opinions, touchant à différents aspects et thèmes d'actualité nationale. Même les nouveaux partis, qui ont réussi à gravir les échelons et à s'imposer dans le décor politique, se rangent dans cette sorte de léthargie politique ambiante et collective. Il n'y a qu'à prendre l'exemple de la guerre en Ukraine qui a emballé la classe politique mondiale, y compris dans les pays arabes et sous-développés, mais ne semble pas inspirer, outre mesure, les principaux chefs politiques algériens, ni d'ailleurs, les intellectuels «progressistes».Pourtant, le conflit russo-ukrainien qui semble esquisser les contours d'un nouvel ordre mondial, contribue également à renforcer ce sentiment d'appartenance des peuples et de rupture avec le monde occidental. Une prise de conscience qui prend de court, les dirigeants des pays occidentaux, ainsi que leurs hommes politiques. Des faits qui ne semblent pas du goût de notre microcosme politique national. Pour l'année 2022, la plupart des formations politiques envisagent un renouvellement de leurs structures et de leurs directions respectives, comme c'est le cas au RCD, au FFS et d'autres partis politiques.
La tenue des congrès respectifs de la plupart d'entre eux, devrait amorcer ce semblant de changement politique annoncé, en grande pompe par les différents partis politiques eux-mêmes. Aussi, à défaut d'idées novatrices et d'alternatives politiques réelles, l'on se contente de semblants de programmes de renouveau, pour maintenir éveillé l'activisme militant. Simultanément, le débat qui prend acte au sein de la scène politique tourne autour d'une nouvelle loi de conformité avec la nouvelle Constitution, la loi de 2012 étant jugée caduque, selon les principaux partis politiques. Néanmoins, selon les analystes et observateurs politiques, une loi quelle qu'elle soit ne peut à elle seule remodeler ou revitaliser l'activité politique.
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Posté Le : 06/03/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed OUANEZAR
Source : www.lexpressiondz.com