«La légitimité, c'est garantir l'unité et la victoire»

Une réunion des militants du FLN a été organisée, vendredi dernier, au théâtre régional de Constantine sous la présidence de Abdelaziz Belkhadem sous le slogan «Légitimité : garantir l'unité et la victoire». En cette occasion et en termes d'unité, on ne peut pas dire que le secrétaire général soit parvenu au moindre signe d'apaisement.
Une farouche opposition lui a été réservée. La victoire est un pari difficile à concrétiser de sa part quand on constate la protection musclée et maladroite dont il s'entoure, et surtout le caractère arrogant et méprisant de son discours à l'égard des opposants qui l'ont accueilli à l'entrée du théâtre par des appels à «dégager». Il répondra en estimant que cela n'est qu'un éclair qui ne donne pas de pluie. Tant mieux pour lui. Car au vu du spectacle, si la pluie se déchaîne, il aura certainement beaucoup de mal à trouver un abri. En effet, la place du 1er-Novembre a été la scène d'un spectacle désolant et très triste quand les militants du FLN se sont bagarrés à coups de poing, de cannes et de bouteilles, faisant même redouter le recours aux armes blanches. L'inspirateur ne peut être bien entendu que l'invité surprise de la ville de Constantine qui était déjà mise en ébullition maximum par les supporters du CSC. Comment des responsables s'autorisent-ils à provoquer des troubles aussi dangereux sans que ni leur conscience ni la hiérarchie ne les interpellent ' Alors que la place du 1er-Novembre bouillonnait, des invités officiels ainsi que des journalistes étaient violemment bousculés, voir insultés par les éléments de la garde rapprochée du secrétaire général qui de l'intérieur tonnait justement : «Le FLN c'est d'abord le message de Novembre. L'essentiel est que ses valeurs soient partagées par tous. D'ailleurs, dans ce cas, l'opposition est un signe de bonne santé.» Malheureusement, en ce moment il était mieux indiqué d'éviter les écarts intolérables enregistrés contre d'authentiques moudjahiddine, militants inconditionnels d'un parti dans lequel ils ont investi leur vie, en aspirant à défendre leur dignité d'hommes libres. Hélas, les agissements commis au su et au vu du secrétaire général du FLN font aujourd'hui de ces combattants de la liberté et du parti de la libération nationale un sujet de dérision des chaînes de télévision étrangères. Qu'importe le caractère de leurs revendications, ils s'insurgent en premier lieu contre la soumission à l'exploitation, version talibane. Personne n'a le droit de piétiner des hommes presque en fin de vie.