Le journal Le Monde a rendu mardi hommage à la «légende du football algérien» Mustapha Zitouni, décédé dans la nuit de samedi à dimanche à Nice (France) à l'âge de 86 ans des suites d'une longue maladie. Défenseur rugueux et puissant, l'ancienne gloire du football algérien faisait partie des dix joueurs de première et deuxième divisions françaises qui ont choisi de partir en clandestinité, en avril 1958, pour former la première équipe de football d'Algérie, quatre ans avant l'indépendance nationale, à l'appel du Front de libération nationale (FLN). «A l'époque, Mustapha Zitouni, 30 ans, était un des piliers de l'équipe de Monaco, et une valeur sûre de l'équipe de France, aux côtés de Raymond Kopa ou de Just Fontaine», écrit le Journal qui rappelle que feu Zitouni, retenu à quatre reprises dans l'équipe française, devait, selon les commentateurs de l'époque, faire partie de la sélection tricolore pour la Coupe du Monde 1958, disputée en Suède. Nationaliste convaincu, le défenseur de charme avait finalement, comme ses compatriotes évoluant en France, choisi de répondre à l'appel du FLN et de quitter de nuit Monaco pour rejoindre la direction du mouvement nationaliste clandestin à Tunis. Pour le journal français, cette «défection», en compagnie de celles d'autres internationaux comme Rachid Mekloufi ou Abdelaziz Bentifour, provoquera une «tempête» dans l'opinion publique française et contribua à médiatiser la cause nationale. Le Monde rappelle que Zitouni, qui a vécu l'épopée de cette équipe nationale non reconnue par la Fédération internationale de football (FIFA), qui disputa plus de quatre-vingts matchs en soutien à la cause algérienne dans le monde entier, a porté, de 1958 à 1964 près de cent fois le maillot de l'équipe algérienne. «Sollicité par le Real Madrid à l'époque de son départ clandestin, il reste aussi celui qui aurait pu être le successeur de Robert Jonquet, de trois ans son aîné, au c?ur de la défense centrale française lors de la Coupe du Monde 1958», signale le journal français qui rappelle que Jonquet, en se blessant lors de la demi-finale, empêcha la France de rivaliser réellement avec le futur vainqueur de l'époque, le Brésil de Pelé (2-5). Né le 19 octobre 1928 à Alger, le défenseur Zitouni a joué à l'AS Cannes et l'AS Monaco, et a porté le maillot de l'équipe de France, avant de rejoindre l'équipe du FLN en 1958, pour défendre la cause nationale, en compagnie des Mekhloufi, Maouche, Bentifour, Kermali et autres. Après l'indépendance de l'Algérie, il a rejoint le RC Kouba en tant qu'entraîneur-joueur. Selon la volonté de sa veuve et de ses trois enfants, il a été inhumé mercredi au carré musulman du cimetière de l'Ariane à Nice, ville du Sud de la France où il a fini par s'installer avec sa petite famille.
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Posté Le : 07/01/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : La Tribune
Source : www.latribune-online.com