Algérie

LA LÉGENDE DE BIT ER-RICHE, بيت الرّيش



LA LÉGENDE DE BIT ER-RICHE, بيت الرّيش
Dans les temps de l'ancienne Tlemcen, non loin du cimetière de Sidi Es-Sénoussi, il y avait un petit pont qui permettait de traverser le ravin de l'Oued Metchekana. Adossé à ce pont une ancienne construction en pisé s'élevait qu'on appelait à l'époque "Bit Er-Riche" qui veut dire littéralement "La chambre aux plumes". La nuit, personne n'osait s'y aventurer, on disait que le lieu était hanté de Djénounes. Selon les Tlemceniens, ces être surnaturels tennaient de la nature humaine ; certains d'entre eux étaient bienfaisants, les autres en plus grand nombre se plaisaient à tourmenter les passants. Les croyances arabes locales qualifiaient toute personne au comportement anormale est Medjnoune. Pour apaîser la colère des Djenounes, les tolbas se sont donnés rendez-vous aux alentours de "Bit Er-Riche" pour proposer leurs services, la vente de certains talismans à des prix excessifs et surtout ils ordonnaient aux "patients" de réaliser des sacrifices et qu'il fallait les faire dans ce lieu hanté de Djnoune ("Bit Er-Riche").
Généralement, c'est une poule noire ou blanche voire un coq noir ou blanc qu'ils immolaient et quelques fois même un bouc quand les moyens du client le permettaient. La poule est egogée, son sang versé et répandu sur le sol et ses plumes abandonnées dans ("Bit Er-Riche"). Le sacrifice doit être cuit sans sel et mangé sur place dans l'obscurité. C'est par allusion à cette cérémonie que ce vieux bâtiment dans lequel des milliers de poules ont été plumées, s'appelle "Bit Er-Riche".
Dernièrement, certaines sources peu fiables et malheuresement utilisées aujourd'hui comme "références" avancent l'idée que ce vieux bâtiment "Bit Er-Riche", s'agissait en réalité d'une tour de serveillance construite par les Zianides et qui abritait "le trésor public, بيت المال المسلمين". Il se pourrait que ce batiment a été façonné par les Zianides comme tour de contrôle, mais les sultans n'étaient pas dupes pour mettre les caisses de l'état et des musulmans à l'extérieur des murailles de Tlemcen et à des kilomètres des autres ministères. Je vous rappelle que le cimetière de Sidi-Es Sénoussi et donc "Bit Er-Riche" se trouve non loin du village d'El Eubbad à une distance assez importante de la porte la plus proche, Bâb El Djiad. La mise en place du plus important ministère "le trésor public, بيت المال المسلمين" dans cette région c'est rendre la monarchie vulnérable et fragile et une proie facile aux bandits et aux attaques des autres dynasties que Tlemcen avait l'habitude de subir. À ma connaissance aucune concession n'a été faite aux envahisseurs par les rois Zianides.
Il existe une autre description, il est proposé une dimension poétique à ce vieux bâtiment, "Bit Er-Riche" avec la naissance d'un précurseur de la poèsie Tlemcenienne, il s'agit du personnage mytique appelé «Rouh al-gharib» qui, selon la légende, a été emprisonné et martyrisé au niveau de "Bit Er-Riche" après avoir été surpris indiscrètement à regarder de loin les ébats de princesses dans les cascades d’El-Ourit, nom qui dérive du mot d’origine arabe «al ouarta» qui veut dire précipice. La légende créera autour de ce supplicié qui n’avait d’autres moyens que de plaider prosaïquement sa cause et de raconter ses péripéties et aussi, de faire des oracles gratifiés de pouvoirs magiques en rapport avec les djinns, un peu comme les devins et que la tradition de l’imaginaire a rassemblé dans un cycle de contes entrés dans la littérature populaire.
Évidemment, l'imagination est la base de la création poétique, les amoureux de la poésie, du Hawzi et des mélodies andalouses sont d'accord avec ce récit fantastique qui peut être sujet à plusieurs critiques sans faire d'efforts: L'origine du mot El Ourit qui est tirée par les cheveux, dans ce sens je vous invite à revoir la publication sur l'origine de ces cascades disponible sur le groupe; ou encore la légende de «Rouh al-gharib» dont le récit est introuvable dans les sources sûres des historiens et des chroniqueurs de Tlemcen, il n'est que fruit de la vaticination et de l'interprétation de certains vers de poésie au couleur locale.
je m'étendrai pas plus sur cette légende. En admettant qu'on réecrira pas à nouveau son récit, je préfère prendre en considération l'histoire des poules sacrifiées et des plumes abandonnées, c'est beaucoup plus cohérent et conforme à l'illusoire Tlemcenien...


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