Algérie

La leçon ghanéenne, l'exemple allemand



Après l'amère déception du résultat Algérie-Slovénie, l'après-midi de dimanche aura réconcilié les amateurs de beau football, du vrai football tel qu'on l'aime. Le Ghana et l'Allemagne, qui effectuent une excellente entame, ce n'est pas une surprise, dans la mesure où ces deux nations, et en dépit d'inévitables «creux de vagues», ne se sont jamais départies de leurs styles de jeu. Cette constance finit toujours par payer, et les courtes traversées du désert ne sont plus que de mauvais souvenirs passagers. L'Allemagne 2010 nous rappelle la France Black-blanc-beur de 1998, en ouvrant la porte aux immigrés de divers pays et ayant acquis la nationalité Allemande. Aux anciens Klose et Podolski (Pologne), sont venus enrichir l'effectif Oezil (Turquie), Khedira (Tunisie), Gomez (Espagne) et Cacau (Brésil). Tous ces éléments ont apporté leur finesse technique et leur créativité. Même l'absence de l'ancien capitaine Ballack est passée inaperçue. Le jeu est fluide, simple et génial à la fois. Nous en arrivons aux Black Stars. Que l'on ne s'y méprenne pas. Le Ghana qui bat la Serbie, ce n'est nullement une surprise comme seraient tentés de le croire ceux qui tiennent compte du classement FIFA où les Ghanéens pointent au 32è rang, alors que les Serbes occupent la quinzième place. En fait, la particularité qui différencie les deux groupes saute aux yeux, mais elle ne constitue, en aucune façon, une référence significative. En effet, les Serbes évoluent, pour la plupart, dans des clubs tels Chelséa, l'Inter Milan, Ajax, Borrusia Dortmund, Wigan, Saragosse, Lazio Rome, Udinese, Stuttgart, Hertha Berlin et CSKA Mascou. La carte de visite du côté ghanéen est moins ronflante avec Rennes, NAC Breda, Rosenborg, Getafe, Fulham, Bologne, Roda, FC Bâle, Espérance de Tunis et même dans deux clubs locaux, Liberty Accra et Hearts Of Oak. C'est entendu, les Serbes sont très bons techniquement et possèdent de sacrés atouts physiques. Et ce ne sont pas nos Fennecs - battus sèchement au stade du 5-Juillet – qui pourraient dire le contraire. Avec la Croatie, la Serbie est le plus sûr représentant du label Yougoslave. A l'orée de ce Mondial 2010, les Aigles blancs étaient prêts à prendre leur envol, mais les Black Stars en ont décidé autrement. Evoluant comme à leur habitude, sans aucun complexe, les Ghanéens ont développé leur jeu collectif, avec, au départ, une maîtrise du ballon qui a dû surprendre les Serbes, lesquels ne s'attendaient pas à trouver un adversaire d'une telle qualité. Le souci de ne pas perdre le ballon demeure la préoccupation majeure des Ghanéens qui étaient confiants en leurs moyens à la veille du coup d'envoi. «Individuellement et collectivement, nous sommes capables de grandes choses», a affirmé le buteur du stade Rennes et auteur du penalty face à la Serbie, Gyan Asamoah. Finalistes malheureux de la CAN 2010, les Black Stars, après cette victoire, ont engrangé un capital confiance très appréciable avant d'affronter les rugueux Australiens, samedi prochain. Ils sauront à quoi s'en tenir puisqu'ils connaîtront le résultat du choc Allemagne - Serbie, qui se jouera vendredi. A la place des Australiens et des Allemands, on se méfierait de ces Ghanéens, superbes footballeurs qui n'ont peur de personne. Les grands enseignements sont clairs et indiscutables. Lorsqu'une équipe maîtrise le ballon et le fait circuler de manière rationnelle, elle finit toujours par trouver la faille. Les Ghanéens ont frappé deux fois sur le poteau, ce qui rend leur victoire plus logique. Quant aux Allemands, ils auraient pu corser l'addition face à des Australiens dépassés et débordés de tous côtés, et l'expulsion (justifiée) de Cahill ne saurait constituer une circonstance atténuante. Les dirigeants de la fédération australienne ont déjà réussi un fameux tour de passe-passe, en obtenant de la toute puissante FIFA une «délocalisation», passant du groupe Océanie au groupe Asie où leur équipe s'est facilement imposée lors des deux tours. Le Mondial servira à mettre au grand jour leurs limites. Contre ses faiblesses techniques et tactiques, l'équipe australienne est l'une des plus âgées des trente-deux équipes présentes en Afrique du Sud. C'est exactement la situation inverse chez une Mannschaft où une jeunesse très talentueuse a pris le pouvoir. Ce constat est également valable pour le Ghana, «renforcé» par ses juniors champions du monde. Dans le football de haut niveau (une formule passe-partout pour notre sélectionneur national), il n'y pas de miracle. Les ingrédients du succès sont archiconnus : c'est le talent, le sérieux, la discipline et un système de jeu qui n'a rien à voir avec le faux réalisme en cours au sein de notre équipe nationale actuelle.




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