Algérie

La leçon de la crise du FLN: Restituer le sigle historique au peuple algérien



La leçon de la crise du FLN:  Restituer le sigle historique au peuple algérien




Nous devons, en tant qu’Algériens, veiller jalousement à notre histoire combien riche et millénaire, et avoir en vue uniquement les intérêts supérieurs de l’Algérie.

En tant que fils d’un des plus grands militants de la guerre de Libération nationale, n’ayant de leçon de nationalisme à recevoir de personne, à l’instar de toutes les populations de toutes les régions de l’Algérie éternelle qui ont payé un lourd tribut, je fais ces quelques observations suite à la crise actuelle du parti du FLN.

1- Premièrement, la situation actuelle du parti du FLN a offert un spectacle anarchique et désolant, la majorité de la population algérienne et les observateurs internationaux, ayant assisté à un film du Far West.

Ce spectacle, loin des préoccupations des Algériens avec la détérioration de leur pouvoir d’achat, et de l’intérêt national qui implique à la fois d’être vigilant vis-à-vis des bouleversements géostratégiques de notre région et d’un redressement urgent du secteur économique couplé avec une profonde justice sociale, aura montré les luttes de pouvoir en vue de la future élection présidentielle d’avril 2014. Ce ne sont pas les confrontations d’idées contradictoires, ou des différences de programmes, normales dans tout parti sur la même ligne, mais des conflits de personnes pour des intérêts personnels étroits de partage de la rente.

2- Deuxièmement, comme j’ai eu à l’écrire maintes fois, le parti FLN a certes remporté, à une large majorité, les dernières élections législatives et communales en sièges, mais en réalité, n’ayant eu que 6,11% de voix par rapport aux inscrits et moins de 3% pour le parti RND. Il ne peut, donc, représenter la majorité des citoyens et encore moins parler au nom du FLN historique qui constitue une usurpation. Nous ne parlons pas des autres partis limitrophes, des milliers d’associations instrumentalisées vivant au gré de la conjoncture via la rente, incapables de mobiliser la société. Faute de nouveaux réseaux crédibles, en cas de malaise social, les forces de sécurité sont confrontées directement à la population.

Comment, dès lors, après 50 ans d’Indépendance politique, peut-on encore tolérer l’instrumentalisation de la part d’une minorité à des fins politiques, d’un parti, le sigle historique FLN, propriété de tout le peuple algérien, étant assimilable à l’utilisation de la religion à des fins politiques.

3- Troisièmement, en ce monde impitoyable où toute nation qui n’avance pas recule, la rente des hydrocarbures traditionnels étant éphémère, avec épuisement entre 20/25 ans, à moins d’un miracle au moment où la population algérienne atteindra 50 millions d’habitants, supposant d’ores et déjà de penser à la mise en place de la transition énergétique, avec les profonds bouleversements tant internes qu’internationaux, ne serait-il pas souhaitable qu’un large débat national productif soit initié pour définir la future trajectoire politique, sociale et économique de l’Algérie?

4- Quatrièmement, l’important, pour éviter toute dérive comme l’attestent les tensions sociales de plus en plus vives, touchant toutes les régions du pays, est une mobilisation du front intérieur qui ne peut se faire que sur la base d’une vision stratégique réaliste à moyen et long terme, loin des utopies néfastes, se fondant sur un système d’information rénové, tenant compte tant d’un sacrifice partagé que de la transformation du monde, étant à l’ère de la mondialisation. Le redressement national est donc lié à la bonne gouvernance, à l'instauration d'un État de droit qui ne peut être possible que si l'État est droit et une véritable justice indépendante sans lesquels aucun développement fiable n'est possible.


Abderrahmane  Mebtoul 

*Professeur des universités, expert international en management stratégique (ademmebtoul@gmail.com)



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