Algérie

La LADDH victime de l'arbitraire


La LADDH victime de l'arbitraire
La Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) a été empêchée une nouvelle fois de tenir une rencontre en dehors de ses locaux. La Ligue, qui avait appelé pour la journée d'hier à la tenue d'une rencontre nationale à l'hôtel d'El Biar, a reçu, jeudi à 17h, une notification des services de la Drag de la wilaya d'Alger lui interdisant de tenir sa rencontre qui avait pour thème « L'abolition de la peine de mort. » La Laddh dénonce avec la plus grande énergie cette interdiction non justifiée et qui ne peut trouver sa justification que dans la gestion arbitraire des affaires de l'Algérie », souligne le communiqué de la Laddh, qui ne fait pas face à sa première interdiction. La Ligue avait aussi été interdite de tenir une session de formation sur le rôle des journalistes dans la défense des droits de l'homme, en mai dernier. Il s'agit d'une série d'embargos que l'administration inflige à cette organisation, qui ne peut se traduire que par « l'allergie » des autorités à voir la société civile s'organiser en dehors de ses rouages. « Par cette interdiction, les autorités expriment le refus paranoïaque à toute initiative de la société civile qui vise à installer un débat national incluant les représentants de l'Etat sur des sujets qui concernent toute la société, notamment la question de la peine de mort », indique encore le communiqué de la Laddh, en notant que « malgré les interdictions, nous continuerons d'exister ». Cette dernière, qui s'attendait à une telle réaction de l'administration, a tout de même tenu à maintenir sa rencontre en lui donnant pour lieu son siège de la Laddh. « Nous voulions que cette rencontre, qui coïncide avec la célébration de la Journée mondiale de l'abolition de la peine de mort, soit un espace de débat national entre différentes sensibilités autour de cette question d'intérêt général. Nous avons invité des représentants des partis politiques, des associations et même des représentants du Haut-Conseil islamique et du ministère de la Justice », précise maître Mostefa Bouchachi, président de la Ligue. Et maître Ali Yahia Abdennour d'ajouter : « Lorsqu'il s'agit d'un match de football, on pousse même les gens à sortir manifester. Mais lorsqu'il s'agit de parler de questions importantes que sont les droits de l'homme, on ne trouve que des interdits. »Le président du Front des forces socialistes (FFS), Hocine Aït Ahmed, a rendu hommage, dans un message envoyé à la laddh, « à la dignité de votre refus de passer outre l'interdiction par les dominateurs de la conférence sur l'abolition de la peine de mort. Il est vrai que l'escroquerie démocratique dont se targuent les dignitaires du négationnisme "patriotard" trouvent normal que le peuple algérien, les Algériennes et les Algériens qui, pendant la guerre de Libération nationale, ont été les véritables artisans de la solidarité internationale et de l'indépendance... et qui furent la fierté et l'inspiration révolutionnaire aux peuples du monde entier, soient, depuis près d'un demi-siècle, réduits au terrible ghetto d'un nouvel indigénat du deuxième collège. Depuis près d'un demi-siècle, pas un souffle de dignité chez les dignitaires libérateurs-dominateurs ». Le groupe de travail sur la liberté d'expression en Afrique du Nord a pour sa part exprimé son indignation face à cet interdit non justifié qui a touché la rencontre de la Laddh : « Avec cette interdiction, les autorités algériennes refusent toute initiative pour un débat national émanant de la société civile, même si toutes les sensibilités y sont représentées ». Et d'ajouter : « Le groupe de travail sur la liberté d'expression en Afrique du Nord dénonce ces atteintes sur les libertés en Algérie et exprime sa parfaite solidarité avec la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme. »
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