Algérie

La justice suspend la grève des paramédicaux



La grève nationale de trois jours décidée par le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a été suspendue hier par une décision de justice de la chambre administrative de la cour d'Alger pour «défaut de dépôt du préavis de grève aux inspections des wilayas du travail», a annoncé hier, lors d'un point de presse, Gachi Lounès, secrétaire national du syndicat autonome. «Nous avons été convoqués durant la matinée par la chambre administrative près le tribunal du Ruisseau pour nous informer de la suspension immédiate de notre mouvement de contestation. Notre syndicat, qui respecte cette décision de justice, se voit dans l'obligation d'interrompre ce débrayage», précise ce syndicaliste, tout en assurant que cet «imprévu» ne risque en aucun cas de dissuader les paramédicaux à continuer leur lutte légitime pour arracher leurs revendications. Pour M. Gachi, son syndicat a déjà fait un long chemin et ce n'est pas cet «accident de parcours» qui va arrêter le train des contestations. «On ne s'arrêtera pas maintenant», martèle notre source, tout en promettant que son syndicat va revenir à la charge dans les prochaines semaines. Revenant à la décision de justice, il affirme que la grève nationale décidée par le SAP est légale, puisque son syndicat avait déposé un préavis de grève de huit jours au ministère du Travail, ainsi que celui de la Santé et de la Réforme hospitalière. «Le SAP est une organisation syndicale à caractère national, et de ce fait elle n'est en aucun cas tenue de déposer des préavis de grève dans toutes les inspections de wilaya de travail et dans toutes les directions de la santé publique. Pour notre syndicat, le prétexte soulevé par le ministère de tutelle n'est qu'une excuse pour casser notre mouvement de contestation», signale le même syndicaliste, qui a également tenu à dénoncer des actes d'«intimidation» commis par certains directeurs d'établissements sanitaires qui avaient essayé par tous les moyens d'empêcher leurs personnels de rejoindre la grève. Concernant les deux premières journées de la grève, notre source affirme que le mouvement de contestation a enregistré un taux de suivi de 95% à travers le territoire national. «La grève a été largement suivie. Tous les grands établissements hospitaliers du pays ont été carrément paralysés hier», soutient le même syndicaliste. A Oran, le mouvement de contestation a nettement gagné du terrain hier dans les établissements hospitaliers de la wilaya. Le Centre hospitalo-universitaire d'Oran (CHUO), qui avait été relativement épargné par le débrayage dimanche, a connu hier matin une participation massive des paramédicaux, selon la coordinatrice de la wilaya d'Oran du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP). La même syndicaliste s'est félicitée d'un taux de suivi de 75% durant la matinée d'hier à travers les établissements hospitaliers de la wilaya. Le taux de suivi, selon le syndicat autonome, n'était que de 50% durant la première journée de ce mouvement de contestation. Le mouvement de débrayage fait tache d'huile et les paramédicaux d'Oran, sans doute encouragés par la large mobilisation des autres wilayas du centre et de l'est du pays, rejoignent peu à peu cette grève qui avait pourtant connu un début timide à Oran. «L'heure est à l'optimisme», pour la coordinatrice du SAP à Oran, qui s'attend à une montée en puissance de ce débrayage. «Les paramédicaux du CHU d'Oran ont massivement répondu hier au mot d'ordre de grève de notre syndicat. Les paramédicaux ont observé durant la matinée un court rassemblement à l'intérieur de cet établissement hospitalier, avant de rejoindre leur service pour assurer le service minimum et éviter de pénaliser les patients», confie Mme Elamari, coordinatrice de la wilaya d'Oran du SAP. Et d'enchaîner: «Le mouvement de contestation se déroule dans des conditions normales. On n'a enregistré à ma connaissance aucun incident durant ces deux derniers jours».


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