Des lots de terrains juchés sur les hauteurs de la corniche ont été attribués d'une manière illégale.
Les habitants de la cité déshéritée de M'haffeur sont en colère. Impatients d'être relogés en cette période de grand froid, ils voient leur vieux bâti tomber en ruine jour après jour. La colère s'est attisée davantage avec l'installation d'un chantier de promotion immobilière en face de leur vieille cité dont les pelles des engins lourds ont provoqué la rupture du réseau de l'alimentation en eau potable. « C'est injuste, d'un côté la wilaya se plaint du manque du foncier pour réaliser ses programmes de logement pour la population et de l'autre elle vend des assiettes à des opérateurs privés à l'effet de construire des logements promotionnels à coups de milliards.
Et les promoteurs ne se soucient guère des conséquences de leurs travaux sur les riverains», dénoncent les habitants de cette cité qui comptent sortir dans la rue pour faire entendre leur voix. Pis encore, sur le lieu du chantier aucune plaque indiquant la nature de l'ouvrage et le numéro du permis de construire n'est affichée.
Renseignements pris auprès de l'administration, aucun document autorisant des travaux de construction n'a été délivré pour ce chantier. Auparavant, les riverains avaient saisi les éléments de la police de l'environnement (PUPE), qui étaient intervenus, mais en vain. «Les travaux de ce chantier ont été entamés sans permis de construire. Ce qui explique la complicité des services concernés. Sinon comment expliquer que des souscripteurs ont déjà réservé des logements et versé des tranches sans fond de dossier. Mais le propriétaire semble jouir de tous les avantages de l'administration locale et des services de sécurité à telle enseigne qu'il verse ses gravats sur la corniche en toute impunité», affirment-ils. Le seul service de sécurité qui s'est manifesté c'est bien la sûreté de wilaya dont la brigade économique est actuellement penchée sur un important dossier de trafic de foncier, apprend-on de sources judiciaires.
Il s'agit d'attribution non réglementaire de 33 lots de terrains juchés sur les hauteurs de la corniche de Annaba au lieudit Sidi Aïssa II. Selon les premières informations, ces terrains ont été attribués de gré à gré à des gros bonnets et au dinar symbolique. Aussitôt l'enquête déclenchée, l'administration a fait marche arrière et décidé de rembourser les bénéficiaires. Une mesure qui n'a pas dissuadé la justice qui, en revanche, a ordonné un complément d'enquête. A celles-ci, s'ajoute une autre affaire concernant un terrain octroyé par le wali sur un site historique situé en face du siège de la wilaya. Encore une fois le bénéficiaire est un promoteur privé.
Bien qu'il soit convoité par la direction de la santé, très exiguë pour contenir tous ses services, ce terrain a été « offert» a un privé au détriment de l'utilité publique. C'est dire qu'à Annaba l'Etat de droit est absent. Telle une pieuvre, les barons ayant pignon sur rue font main basse sur le foncier de Annaba n'épargnant aucun site même ceux relevant du patrimoine national. Le terrain sur lequel est érigée la batterie de caroubiers en est un exemple édifiant.
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Posté Le : 15/02/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Fawzi Gaïdi
Source : www.elwatan.com