Algérie

La justice numérique a tranché en faveur d'"El Khabar"



Que ce soit sur les médias sociaux ou les pure-players, les internautes n'ont pas hésité à commenter cette énième affaire en prenant position pour le journal arabophone, victime d'"un plan de destruction de la part du ministre de la Communication".L'affaire de la cession d'actifs d'El Khabar au profit de la société Ness-Prod (filiale du groupe Cevital) a suscité de nombreuses réactions sur la Toile. Sans surprise, le buzz était au rendez-vous. Que ce soit sur les médias sociaux ou les pure-players, les internautes n'ont pas hésité à commenter cette énième affaire. La majorité a pris position avec le journal arabophone, victime d'"un plan de destruction de la part du ministre de la Communication". La justice numérique a tranché en faveur d'El Khabar. Facebook a été l'espace numérique le plus convoité par les soutiens du quotidien arabophone. Plusieurs internautes se sont étalés sur les murs des pages et des comptes personnels, pour défendre "la liberté d'expression" et "l'existence d'une presse non gouvernementale fiable". Ils n'ont pas hésité également à soutenir Issad Rebrab considéré également comme "une victime d'une cabale politico-commerciale". Cette affaire a d'ailleurs vu naître un véritable mouvement numérique pour défendre le patron de Cevital. Entre autres, il y a la page facebook "Mouvement de soutien à Issad Rebrab" créée il y a plusieurs mois déjà et qui s'était mise en veilleuse depuis l'affaire du clash avec Bouchouareb, le ministre de l'Industrie et des Mines. L'affaire d'El Khabar a réveillé les fans (près de 6 000) de cette page pour exprimer leur soutien. "C'est un homme exemplaire, travailleur, digne et il n'a rien à se reprocher le dicton arabe (il n'a pas de foin dans son ventre). Je vous soutiens Monsieur", publie un certain Larbi Khelef, alors qu'Ahmed Younsi lance un appel d'encouragement : "Continuez dans votre lancée M. Rebrab, chaâb est avec vous. Bon courage et bonne réussite dans vos projets. Tout est au profit de la population algérienne. Bravo." Le même ton était "palpable" sur l'espace commentaires du site de Liberté. Les lecteurs étaient nombreux à prendre leur clavier pour exprimer leur colère contre les actions du ministère de la Communication. Pour "No Passadan", ce n'était pas surprenant : "Pourquoi s'étonner dans un pays où la Constitution est allègrement ignorée pour ne pas dire bafouée ' Alors une transaction commerciale, on ne va pas se casser la tête. SVP ne raisonnez plus à l'intérieur d'un système alors que vous savez que les dés sont pipés. On demande qu'on nous ouvre les yeux et non nous bercer d'illusions..." M. Larbi abonde dans le même sens : "Quand le premier magistrat du pays viole la première loi du pays sans que le peuple réagisse, alors un ténébreux ministre de la Communication peut violer la loi sur l'information et toutes les lois qu'on puisse imaginer. Il est sûr que son action, aussi caricaturale et aussi scabreuse soit-elle, ne peut pas être empêchée. Quant à la justice de chez nous, tout simplement dit, c'est l'arlésienne !" En revanche "Ad El" n'hésite pas à poser une question loin d'être anodine : "Je me demande si, dans les mêmes conditions, le journal Ennahar aurait subi la même pression qu'El Khabar '" Sur la page facebook officielle de Liberté, les lecteurs étaient également nombreux à s'exprimer. "Kleef Yahi" est l'un d'eux et son commentaire résume assez bien la "profondeur" de l'affaire : "Tant qu'il y a une incompréhension entre le sens du mot Etat et le mot gouvernement, la médiocrité continuera de régner. C'est comme confondre un agent de l'ordre et la loi." D'ici à la tenue du procès (reporté au 11 mai prochain), il est à parier que les débats vont s'étendre et prendre une ampleur qui risque de dépasser les "ambitions" des initiateurs de l'affaire.Salim KOUDIL




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