La juste relecture de l'Histoire

Les relations entre l'Algérie et la France devraient vivre de meilleurs moments. Non qu'il faille lier cela à la visite du président Hollande, plutôt à ce qui a été concrètement réalisé avant que le chef de l'Etat français ne vienne symboliquement consacrer ce bilan avec son homologue algérien qui est, bien avant lui, sur ce dossier avec ses deux prédécesseurs, à savoir MM. Chirac et Sarkozy.
C'est que ces relations ont de tout temps été les otages d'un discours politique aux antipodes de ce que l'une et l'autre parties pouvaient décemment admettre ou encore faire concéder à leurs concitoyens respectifs, la politique n'étant que ce que l'on peut faire lorsqu'on a fini de définir ce qu'il est interdit de faire. La repentance de la France étant une affaire de la France vis-à-vis de Dieu, il reste la reconnaissance du fait colonial, dans son caractère ignominieux et foncièrement inhumain, qui aiderait les Algériens à consommer, sans oublier, le deuil de cette période, et à pardonner aux morts et aux vivants parmi les Français, qui ont contribué à façonner la cruauté coloniale en mode de vie admissible et assumable. On le voit, la France est une destination privilégiée des Algériens et une partie importante de la population française est d'origine algérienne. Cela sans oublier que le premier partenaire commercial de l'Algérie en Europe, c'est la France, et le premier partenaire de la France en Afrique, c'est l'Algérie. Est-ce un choix ' Est-ce une fatalité ' Si c'est un choix, la qualité des relations politiques et la gestion définitive et conséquente du contentieux historique devraient le justifier. Si c'est une fatalité, le respect dû au brassage humain qui s'est imposé et qui a une dimension communautaire que rien ne peut occulter désormais, dicte une posture, de part et d'autre, qui soit à la hauteur de cette interpénétration culturelle, sociale et humaine. Un avenir commun plus radieux est à ce prix, et seulement à ce prix !