La jurisprudence et l’Ijtihâd sont-ils confinés uniquement dans les quatre écoles juridiques ?
Allah, Exalté soit-Il - quand il a créé l’homme, Il lui a donné le choix de croire en Lui ou de ne pas croire.
Il ne l’a pas soumis dans tous ses gestes à une servitude immuable mais lui a laissé une part de choix. Il lui a retiré la possibilité de choisir dans certains domaines et lui a laissé le choix dans d’autres si bien qu’Il ne lui retire pas tout (son libre arbitre).
L’absence de choix en ce qui concerne un commandement explicite d’Allah exprime la servitude de l’homme envers Dieu et sa foi en Lui. Ensuite, pour tout le reste, l’homme est libre de choisir.
Mais choisir dans quel domaine ?
Dans tout ce qui n’est pas traité par un Texte explicite et qui serait donc sujet à l’ijtihâd (effort de réflexion et d’interprétation).Par exemple, quand le Messager en eut fini avec la bataille d’Al-Ahzâb (la bataille de la Tranchée), Dieu ne voulut pas que la bataille se terminât sans que les juifs n’aient pris une leçon pour avoir collaboré avec les païens et trahi leur alliance avec le Messager de Dieu.
Le Prophète rassembla les gens après la fuite des païens et leur signifia que la guerre était terminée. Puis, il dit «Que celui qui croit en Allah n’accomplisse la prière d’Al-`Asr sauf chez les Banou Quraydhah». Nous sommes donc en présence d’un Texte. Quand les Compagnons entreprirent de partir chez les Banou Quraydhah, le soleil allait se coucher.
Que dirent certains d’entre eux? Il dirent: le soleil va bientôt se coucher, nous devons accomplir la prière avant qu’il ne se couche. D’autres dirent: Non...
Le Prophète a ordonné de ne l’accomplir que chez les Banou Quraydhah.
Une partie prit en compte le soleil et l’autre prit en compte Banou Quraydhah.
D’où la divergence. Certains accomplirent la prière et d’autres non. Quand ils eurent retourné auprès du Messager d’Allah, il approuva les uns et les autres. Pourquoi?
L’enseignement que nous en tirons maintenant est que chaque événement s’inscrit dans un temps et dans un lieu. Celui qui a pris en compte le soleil a été attentif à l’élément temporel alors que celui qui a pris en compte l’évocation des Banou Quraydhah a davantage été attentif au lieu.
Le Prophète a approuvé les deux étant donné que la preuve (le Texte) admet cette différence de compréhension.
Le fait de dire que chaque événement s’inscrit dans un temps et un lieu et que celui qui tient compte de l’un des deux dans la déduction des jugements a raison, ce fait ouvre devant la oummah une porte néfaste et notamment dans une époque où la plupart des gens ont tendance à s’affranchir des commandements religieux...
Le fait est que la vérité est une et indivisible et que la différence d’opinion ou la divergence a pour conséquence soit une avis juste et une rétribution double soit une erreur et une rétribution simple si tant est que l’auteur de l’avis est apte à faire un ijtihâd.
C’est ce qu’exprima l’Imâm Mâlik - qu’Allah lui fasse miséricorde - quand on l’interrogea au sujet d’un homme qui reçoit deux opinions différentes venant de deux compagnons distincts, cet homme a-t-il pour autant le choix (de l’opinion à adopter) ? Il fournit une réponse merveilleuse : «Par Allah, il n’a pas le choix. Il s’agit plutôt d’une alternative entre un avis erroné et un avis juste et il lui incombe de scruter la vérité.»
La règle consiste donc à dire que chaque (moujtahid) est rétribué et non pas que chacun a raison.
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A suivre
Cheikh Mohamed Mitwalli Achaâraoui
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Posté Le : 10/01/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com