Algérie

La jungle algérienne de l'automobile


Après plusieurs années d'arrêt complet d'importation et de montage automobile, l'Algérie est en passe de franchir une nouvelle étape qui appelle beaucoup de questionnements. En effet, avec un parc roulant vieillissant, un marché de la pièce de rechange désarticulé et rongé par la contrefaçon, une offre en transport public insuffisante et inadaptée, un besoin insatisfait en matériel roulant pour les entreprises, l'Algérie glisse doucement et sûrement vers une situation intenable. La marge dont dispose le pays après deux décennies d'importations massives de véhicules en tous genres, est en train de se réduire et il est déjà très difficile de trouver un véhicule en état de marche à un prix raisonnable. Les nouveaux arrivants sur le marché parmi les consommateurs ne trouvent quasiment plus de véhicules à acquérir. La désorganisation totale dudit marché, l'absence de toute garantie du vendeur, la multiplication des arnaques et le règne sans partage des intermédiaires, rendent impossible l' acquisition d'un véhicule dans les normes admises internationalement. Il est clair qu'en interdisant les importations de véhicules neufs, puis en fermant les unités d'assemblage, sans pour autant développer une alternative viable aux consommateurs, l'Etat a verrouillé le marché, laissant les citoyens entre des mains expertes en arnaque en tous genres. Dans l'état actuel des choses, il faut dire que les grands bénéficiaires ne sont pas forcément les propriétaires de véhicules, aujourd'hui, de plus en plus vieillissants, mais les marchands de pièces de rechange contrefaites, les intermédiaires et les quelques gros commerçants qui se sont spécialisés dans l'importation et la revente de grosses cylindrées à des prix prohibitifs. Des showrooms poussent comme des champignons dans les grandes villes du pays. Ce marché qui a tous les attributs de la «clandestinité», compte tenu des lois qui régissent la profession de concessionnaire, dont le cahier des charges se fait désirer, la Toile algérienne foisonne d'offres tout aussi clandestines proposant des véhicules d'entrée de gamme, avec au bout des arnaques à la chaîne. C'est la situation actuelle d'un secteur qui a perdu des dizaines de milliers d'emplois, sans en récupérer aucun, censés provenir d'une véritable industrie automobile nationale. Bien que l'idéal serait de voir un constructeur s'installer en Algérie et fabriquer des véhicules à fort taux d'intégration, il reste que cette option, plusieurs fois annoncée par des ministres qui se sont succédé au département de l'industrie, force est de constater que cette option n'est toujours pas à l'ordre du jour, au moment où le secteur de l'automobile se «clochardise» à vue d'oeil. Le citoyen moyen qui paye les conséquences de cet état de fait en est, quelque part, le plus grand perdant. Et la facture risque d'être très lourde en raison de la forte propagation de la contrefaçon dans la pièce de rechange. Il a, à ce propos, été établi que ce genre de trafic est à l'origine d'une hausse des accidents de la route et son lot de vies perdues. Cette problématique de la hausse très probable des accidents de la circulation, touche,également, les véhicules professionnels, dont le besoin se fait cruellement sentir auprès des entreprises. L'acquisition d'un camion est en passe de devenir un investissement à risque pour nombre d'entrepreneurs. En plus des prix qui ont fortement augmenté, cette catégorie de véhicules est soumise au problème de la contrefaçon.
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