Algérie

La journée se reconnaît à son aube



La journée se reconnaît à son aube
Une entrée du capital privé dans le secteur de l'aviation civile impose que soient mis en place des règlements pour les situations nouvelles.Est-il vraiment nécessaire de voir pousser les coquelicots dans les prés, de constater que ne subsistent dans le ciel que quelques légers nuages passagers et de voir tournoyer les hirondelles pour ouvrir les bras, inspirer un bon coup et dire que le printemps est là' A-t-on réellement besoin de voir la neige pour reconnaître l'hiver' Et doit-on attendre jusqu'à ce que la canicule envahisse notre quotidien pour nous rendre compte que nous sommes en été' Bien sûr que non! N'est-ce pas qu'on dit chez nous, à juste titre d'ailleurs, que la journée se reconnaît à son aube' Cependant certains, malgré tout ce qui se passe autour de nous, continuent à soutenir que l'ouverture du ciel au privé n'est pas pour demain! C'est vrai que le ministre des Transports, Ghoul, a toujours évité de l'avouer en prenant les chemins tortueux du langage diplomatique. «Lorsque les conditions seront réunies», a-t-il toujours dit en ajoutant que ce n'est pas à l'ordre du jour. Mais qu'est-ce qu'un ordre du jour sinon quelque chose qu'on arrête quand on veut et comme on veut' Surtout chez nous! Cela fait quelque temps que l'on nous parle d'une loi sur l'aviation et il paraît qu'un projet de loi en ce sens aurait été finalisé et que, dans ce document, «aucun passage n'évoque cette ouverture».Il est clair que pour passer à l'ouverture du ciel au privé, certaines conditions doivent être préparées. C'est ce que nul n'ignore et c'est ce que le ministre des Transports lui-même avait dit expressément lorsqu'il avait déclaré que son ministère «s'attelle (...) à finaliser le cahier des charges, le texte d'application et toutes les mesures pour maîtriser l'ouverture de ce secteur sensible au privé».Le projet de loi sur l'aviation civile a, justement, tout l'air de vouloir préparer les conditions à même de faciliter l'ouverture du ciel en Algérie. D'ailleurs, le ministre des Transports qui a présenté ce lundi le projet de loi devant la commission de l'APN a déclaré que l'objectif de cette loi serait d'«adapter le cadre juridique aux profondes mutations que le secteur a connues durant les quinze dernières années». Or, pourquoi chercherait-on aujourd'hui cette adaptation si ce n'est pour faciliter l'arrivée du capital privé dans le secteur.Une entrée du capital privé dans le secteur de l'aviation civile impose que soient mis en place des règlements pour les situations nouvelles. Le monde est passé, depuis longtemps, au e-ticket et il est nécessaire que les compagnies qui s'aventurent à investir chez nous trouvent les conditions adéquates pour travailler correctement. Le capital privé ne peut se contenter de la démarche classique et trop lente, malheureusement, adoptée par notre compagnie quant à la vente des billets. Or le billet électronique étant un support de nature différente que celui matériel, il est nécessaire d'assurer une réglementation qui prenne en considération désormais ce nouveau billet.Par ailleurs, la concurrence qui serait ouverte pourrait être nuisible aux usagers du transport aérien si leurs droits ne sont pas préservés par une réglementation claire dans ce domaine car, comme on le sait, le capital privé n'est pas toujours assez soucieux de l'intérêt du consommateur.L'avant-projet de loi présenté par Ghoul renferme justement toutes ces préoccupations et cela, nous semble-t-il, est suffisant pour dire que l'ouverture au privé du ciel algérien ne va pas tarder. Cela doit être juste pour le début d'année. Pourquoi cet empressement' Chacun est libre de le lire à sa manière!




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