Algérie

La journée africaine de l’Enfant célébrée à Oran



Adultes avant l’âge Consacré Journée africaine de l’enfant, le 16 Juin a été un non-événement pour les légions d’enfants qui hantent les rues d’Oran. A Oran-même et exception faite de la rencontre organisée par la municipalité et à laquelle ont été conviées quelques associations à caractère prétendument social, cette commémoration est passée inaperçue. Ceci fait qu’hier comme aujourd’hui et très probablement pour longtemps encore, des enfants abandonnés par les leurs continueront à hanter nos rues et à faire la manche pour ne pas mourir de faim. Exclus précocement du système scolaire et livrés à eux-mêmes, des milliers d’enfants sont condamnés à assumer leur sort. Ainsi, au moment même où les enfants de leur âge, issus de milieux aisés, se préoccupent de la qualité des plages et des voyages à l’étranger, ceux d’El-Hassi, de Chteïbo, d’Aïn Beïda, des Amandiers et des innombrables foyers de la misère continuent à visiter les poubelles à la recherche de reliefs à se mettre sous la dent. Souvent aussi, pour subvenir à leurs propres besoins et à ceux des adultes dont ils assument la charge, le commerce des bourses en plastique, des cigarettes, du pain rassis et à l’occasion de leur corps est tout indiqué. En tout état de cause, hier encore, au marché de la rue des Aurès, ceux de M’dina Jdida, d’El-Hamri, de Sidi El-Houari, des Amandiers et d’ailleurs, des milliers d’enfants, devenus adultes avant l’âge, continuaient à proposer leurs services pour porter le panier des ménagères. Au bout de la course, exténués et ployant sous le poids des paniers, ils se contentent de quelques dinars pour se donner l’illusion qu’ils travaillent et qu’ils ont un revenu. Le soir venu, ils sont des centaines à dormir à la belle étoile. Pour faire face à l’adversité et l’instinct de conservation aidant, ils préfèrent vivre en groupe et dans une promiscuité qui favorise tous les vices. Devant une telle déchéance et le peu de moyens dont elles disposent, de quelle utilité peuvent bien être nos communes? En effet, en l’absence d’une politique cohérente et dénuée d’arrière-pensées politiciennes, l’armée des enfants de la rue est appelée à se multiplier davantage au grand dam des Oranais assoiffés de «karama» et de «Izza». Au fait, à quand l’Etat de droit promis?


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