Une source proche de Renault-Algérie a confirmé à Maghreb Emergent que l'accord avec le gouvernement algérien pour la réalisation d'une usine automobile à Oued Tlelat (Oran) était assorti d'une clause d'exclusivité de 3 ans. Le PDG d'Arcofina avait affirmé, il y a une semaine, qu'il n'avait pas entendu parler de cette clause. L'accord de partenariat signé par son groupe, le 9 novembre 2013, avec le chinois FAW porte sur la réalisation d'une usine qui produirait 10.000 véhicules/an dans une première phrase et créerait 1.000 emplois.Le groupe privé algérien Arcofina, qui a signé le 9 novembre dernier un accord de partenariat avec la firme automobile chinoise FAW, ne pourra s'installer en Algérie que dans 3 ans, c'est-à-dire après l'expiration de la clause d'exclusivité accordée au constructeur français Renault, associé à SNVI (Société nationale des véhicules industriels) dans une usine de montage et d'assemblage automobiles en cours de réalisation à Oued Tlelat (Oran).
Une source proche de Renault Algérie a confirmé à Maghreb Emergent l'existence de cette clause, en vertu de laquelle aucun autre constructeur ne pourra s'installer en Algérie durant cette période. Elle a annoncé que la filière algérienne du groupe français compte s'exprimer officiellement sur cette question.
Renault compte profiter de ces trois années pour confirmer son assise sur le marché algérien de l'automobile avant la venue d'autres concurrents. C'est d'ailleurs sur cette clause qu'avait achoppé le projet d'installation en Algérie du constructeur allemand Volkswagen qui avait entamé des discussions avec le gouvernement algérien autour d'un projet d'usine de 100.000 véhicules tournée vers l'export.
Lors de la signature de l'accord Arcofina-FAW, le PDG du holding algérien, Abdelwahab Rahim, a déclaré, avec assurance, qu'il n'avait pas connaissance d'une pareille clause. « Je n'en ai pas entendu parler », a-t-il répondu à un confrère. Pourtant, le gouvernement algérien et le constructeur français avaient été clairs : Renault aura l'exclusivité sur le marché algérien pendant trois ans.
Une clause d'exclusivité qui promet bien des polémiques
Au début de ses négociations avec l'Algérie, le constructeur français exigeait une exclusivité de 5 ans. « L'Algérie n'a pas accepté et la durée a été donc réduite à trois ans », avait déclaré à la presse l'ancien ministre de l'industrie, Cherif Rahmani, peu avant la signature de l'accord Renault-SNVI, en décembre 2012. De son côté, M. Arnaud Jaeger, directeur adjoint du programme « gamme Entry » chez Renault avait été catégorique. « Il ne s'agit nullement d'une exclusivité commerciale , mais simplement de nous permettre durant trois années à travailler sans voir un autre constructeur s'installer en Algérie. », avait-t-il expliqué.
Invité en Algérie en octobre dernier par le Conseil algérien de la concurrence, le président de l'Autorité française de la concurrence, Bruno Lasserre, avait estimé que cette clause d'exclusivité n'était pas une atteinte aux règles loyales de la concurrence. D'après lui pour qu'un contrat d'exclusivité soit toléré il doit tenir compte de deux paramètres : il doit protéger un savoir-faire et sa durée ne soit pas trop importante.
Bruno Lasserre avait précisé que le droit à la concurrence européen ne prohibait pas les contrats d'exclusivité comme celui obtenu par la marque au losange. Il s'était toutefois abstenu de s'étendre sur ce arguant de ce qu'il ne disposait pas d'éléments d'information suffisants concernant le dossier de Renault en Algérie.
FAW-Arcofina entend produire 10.000 véhicules/an dans un premier temps
Pour rappel, l'accord de partenariat, paraphé il y a une semaine par le PDG d'Arcofina, Abdelwahab Rahim, et le patron de FAW M. Wang Zhijian prévoit un investissement initial de 5 milliards de DA (quelque 1 milliard d'euros) dans une usine qui produirait, dans un premier temps, 10.000 véhicules utilitaires par an. Le projet, dont le lieu d'implantation n'a toujours pas été précisé, devrait permettre la création, dans une première phase, de 1.000 emplois.
Abdelwahab Rahim avait expliqué, suite à la signature de cet accord (51% pour Arcofina et 49% pour FAW), que l'objectif poursuivi était le développement d'un réseau national de sous-traitance avec l'objectif d'arriver, après trois ans de la mise en service de l'usine, à un taux d'intégration de plus de 40%.
Entreprise publique spécialisée dans la construction automobile, FAW emploie quelque 130.000 employés à travers le monde. Son chiffre d'affaires a atteint 61 milliards de dollars en 2012 pour des ventes estimées à de 2,6 millions de véhicules.
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Posté Le : 16/11/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Younès Djama
Source : www.maghrebemergent.info