La jeunesse rongée par le chômage

Le chômage des jeunes est au plus haut niveau dans cette commune où l'on enregistre un manque flagrant d'entités économiques génératrices d'emplois.À Fellaoucen, le visiteur ne manquera pas de remarquer la propreté presque irréprochable des lieux que même les villes les plus huppées de la wilaya n'ont pas réussi à obtenir. Toutefois, cet agréable sentiment, qui s'empare de vous à la vue de ces rues et venelles bien entretenues, est vite dissipé lorsque vous entendez les habitants de cette commune de 8 000 âmes énumérer les difficultés auxquelles ils sont confrontés quotidiennement. Ils déplorent, entre autres, l'absence d'équipements publics devant répondre à leurs attentes et le chômage de jeunes devenu endémique dans cette région où l'on enregistre un manque flagrant d'entités économiques génératrices d'emplois. En effet, le chef-lieu de la daïra fait face à un énorme déficit en matière d'équipements publics.Pour le simple besoin de déposer une feuille de maladie à la CNAS ou s'acquitter d'une facture d'électricité, les citoyens doivent se rendre à Nedroma, à environ 13 km, avec tous les désagréments que le déplacement peut engendrer. Et pour s'inscrire à l'ANEM, les jeunes se déplacent à Ghazaouet à environ 35 km. Un déplacement coûteux pour des chômeurs. Encore faut-il que leur demande soit prise en compte le jour même sans qu'ils soient obligés de revenir une deuxième et une troisième fois. L'ANEM demeure le seul dispositif qui leur permet d'accéder à un emploi sans compter que les places sont restreintes. Les jeunes que nous avons rencontrés paraissaient frustrés et révoltés au regard de leur incapacité de subvenir financièrement à leurs besoins. «Nous sommes des adultes encore à la charge de nos parents», lâche, dépité, un jeune. «Je suis titulaire d'une licence, j'ai fini mes études en 2007 et depuis, je traîne dans les rues», lance un autre. Nos jeunes interlocuteurs, pour combler leur vide et échapper aux nombreuses tentations auxquelles ils sont exposés, adhèrent en masse dans des associations culturelles et sportives. Ils veulent se rendre utiles à leur communauté mais les structures dédiées à la jeunesse sont insuffisantes. «Nous avons des idées, de l'énergie et beaucoup de temps.Nous voulons nous occuper et encadrer d'autres jeunes beaucoup plus vulnérables mais les structures adaptées font cruellement défaut dans notre localité. Nous avons appris que notre commune a bénéficié, récemment, d'un CSP (Centre sportif de proximité) mais ça reste toujours insuffisant compte tenu du déficit enregistré les années antérieures», fait remarquer un jeune. Au chômage et au manque d'équipements publics viennent se greffer d'autres carences relatives au cadre de vie des citoyens. Si en matière de santé le secteur sera doté prochainement d'un petit hôpital de 40 lits dont les travaux ont atteint un taux de 70%, celui de l'Education souffre de l'insuffisance d'infrastructures. Le seul lycée dont dispose la daïra ne répond plus aux besoins croissants de la population lycéenne. Le transport est aussi un autre problème qui se pose avec acuité, notamment pour les habitants de Meftahia.Plusieurs localités, El-Bordj, Meftahia, ne sont pas encore raccordées au gaz de ville. L'alimentation des foyers en eau potable est aussi défaillante par endroit. La vétusté du réseau de canalisations cause de grandes perturbations dans la distribution et empêche les habitants de profiter de l'abondance de cette source précieuse fournie par la station de dessalement à laquelle ils ont eu accès il y a quelque temps. Le réseau routier des localités limitrophes est aussi délabré et nécessite une grande réfection, tandis que la décharge publique, de par sa proximité avec des terres agricoles, pose un énorme problème environnemental.