Algérie

La jeunesse au centre du système démocratique



A propos du mouvement de protestation qui agite Alger et plusieurs villes du pays depuis quelques semaines, Mohamed Laïchoubi, diplomate et ancien ministre, tient à préciser un premier élément fondamental, à savoir que la contestation, non seulement a pris de l'ampleur mais elle s'est érigée en un acteur politique majeur et incontournable.Deuxièmement, poursuit-il, sur les ondes de la Chaîne III dont il était, hier matin, l'invité de la rédaction, cet acteur a fait preuve de maturité, de responsabilité, puisque, explique-t-il, tout s'est déroulé de façon pacifique. Il pense que l'édifice démocratique en Algérie se fera avec cet acteur. Mohamed Laïchoubi estime que la réponse du Président a tenu compte de ces aspects-là, d'une marche pacifique, d'une volonté populaire et a donné des garanties qu'il n'y aura pas de cinquième mandat, qu'une commission électorale indépendante sera créée, annonçant sur la lancée l'organisation d'une conférence «inclusive» réunissant les acteurs représentatifs de la société.
Des promesses formulées par le chef de l'Etat, il tire, par ailleurs, la conclusion qu'elles sont une garantie qu'il n'y aura pas de nouveau mandat et que la conférence dont celui-ci a annoncé la tenue permettra l'organisation d'élections sincères. Mohamed Laïchoubi perçoit ces promesses comme des mesures d'apaisement extrêmement importantes, devant, selon lui, déboucher sur un débat majeur. Il note qu'il y a d'un côté la contestation, qui veut du nouveau, qui estime que le système n'a que trop duré et que l'on revendique donc une gouvernance plus transparente, en face il y a un Président qui vient avec une préoccupation majeure, celle d'éviter au pays un vide total au plan institutionnel.
Il pense que le débat va s'ouvrir pour savoir si, en fonction de la demande, la réponse est adéquate. Quelle est la solution adéquate, s'interroge-t-il' Faudrait-il, déclare-t-il, prôner une solution assurant à l'Etat une continuité institutionnelle ou bien prendre le risque d'installer un vide juridique et politique total ' De la commission indépendance chargée de mener à bien la transition, Mohamed Laïchoubi se réfère, une fois encore, aux assurances énoncées par le Président selon lequel celle-ci se présenterait sous la forme d'un instrument législatif, dotée de l'intégralité de prérogatives organisant à la fois sa présence et son existence.
L'Algérie est un pays qui a besoin d'audace, qui a besoin de progresser, de réadapter son système, ses institutions? En plus de la maladie du Président Bouteflika et de l'usure du système, Mohamed Laïchoubi considère que la société algérienne, constituée d'une nouvelle génération a progressé et que légitimement elle en est venue à réclamer un système démocratique «renouvelé et rafraîchi». La jeunesse, insiste-t-il, est devenue un acteur politique majeur et un élément central d'un système démocratique.


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