Algérie

La honte!



La honte!
24 ans et tout juste papa, Albert Ebossé dont le seul et unique tort est d'avoir fait partie d'un Onze kabyle vaincu chez lui a été mortellement atteint par un projectile lancé par les voyous qui squattent nos stades. Dramatique!Samedi 23 août 2014: il est exactement 21h lorsque l'arbitre international, Mohamed Benouza, siffle la fin du match des titans JS Kabylie-USM Alger avec au final la victoire des Rouge et Noir de Soustara sur le score de 2 à 1, dans un stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou subitement sans voix. Pour cause, les Canaris du Djurdjura venaient d'essuyer, en présence d'un très nombreux public, essentiellement composé de supporters de la JSK, un premier terrible revers à domicile face au dernier champion sortant et suite auquel sera commis l'irréparable, aux environs de 22h, le décès à l'hôpital Mohamed-Nedir de Tizi Ouzou, de l'attaquant camerounais, Albert Ebossé. Victime d'un projectile lancé à partir des tribunes occupées par les inconditionnels du club kabyle et gravement touché à la tête, au moment de son retour vers le vestiaire, alors que les Rouge et Noir s'étaient tous, comme un seul homme, regroupés au centre du terrain, Ebossé allait rendre l'âme, après avoir été plongé dans un profond coma.Mortel projectileCelui qui avait été le meilleur buteur du précédent championnat et qui venait d'entamer sa seconde saison sous les couleurs de l'un des plus prestigieux clubs du pays, ne savait pas que la mort le guettait, avant-hier soir, car des énergumènes en ont décidé ainsi. Un footballeur camerounais qui avait décidé un jour de tenter sa chance en Algérie, comme l'avaient d'ailleurs fait avant lui, ses compatriotes qui ont, pour la plupart d'entre eux, souvent marqué de leur empreinte le championnat algérien avant de s'expatrier vers le continent européen, ou faire les beaux jours de plusieurs clubs maghrébins voisins. Albert Ebossé était le type d'attaquant qui avait très vite fait ses preuves avec la JS Kabylie, au point où les portes de la sélection nationale du Cameroun allaient s'ouvrir devant lui d'ici peu. Il devait être convoqué pour les éliminatoires de la CAN 2015 qui débuteront le mois prochain. 24 ans et tout juste papa, Albert Ebossé a malheureusement été victime d'un fait grave et surtout sans précédent dans le football national algérien. Jamais, un footballeur, qu'il soit algérien, ou de nationalité étrangère, n'a été victime d'un tel acte aussi crapuleux, et qui vient de ternir pour la première fois le sport national. Samedi dernier, ce qui s'est produit au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou, a tout simplement atteint le fond, et ce que tout le monde redoutait depuis fort longtemps, est arrivé! La victoire de l'USM Alger a signé la condamnation à mort d'un footballeur camerounais et celle de notre sport national! Nos stades sont devenus le théâtre de la mort! Comme si quelque part, la perte d'un match de football signifiait aux yeux de pas mal de supporters, souvent livrés à eux-mêmes, et qui sont devenus légion dans nos stades, avaient tous les droits d'agir de la sorte, et souvent en toute impunité.Ce qui s'est passé avant-hier au stade de Tizi Ouzou est malheureusement la réplique fidèle de ce qui se passe de manière régulière, un peu partout chez nous.Une violence multiforme et à tous les niveaux, qui vient d'atteindre le point de non-retour en provoquant le décès d'un footballeur dont le seul et unique tort est celui d'avoir fait partie d'un Onze kabyle, vaincu chez lui, et sous les yeux d'un public qui vient de franchir le Rubicond. Le terrible drame que vient de connaître le stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou, n'est, en réalité, que la conséquence logique, et surtout devenue implacable d'un état d'esprit général, qui a pris de l'ampleur au cours de ces dernières saisons. Des supporters souvent «gonflés à bloc» pendant toute une semaine et qui se transforment le jour du match en de véritables hordes complètement excitées.A force de multiplier des déclarations souvent sans aucun rapport avec l'éthique sportive et surtout totalement aux antipodes du véritable fair- play; la mort brutale et violente qui vient de frapper le Camerounais Albert Ebossé, n'a pas de mots.Les arènes de la mortElle traduit parfaitement aujourd'hui une terrible réalité qui s'est complètement banalisée depuis fort longtemps dans nos stades. Maintenant que le geste de trop a été commis et provoqué le deuil de toute une famille, il est franchement préférable que certains dirigeants aient le courage d'assumer aujourd'hui ce qu'ils n'ont pas cessé «d'alimenter» autour d'eux. Perdre un match de football n'a jamais signifié la fin du monde, encore moins celle d'un club. Le Brésil a bien été «humilié» chez lui par l'Allemagne. Mais tous les Brésiliens ont accepté avec une dignité devenue rare dans notre pays, un cinglant revers de 7 à 1 qui va désormais longtemps marquer l'histoire du football mondial. Trop, c'est trop messieurs! Notre sport roi est devenu aujourd'hui une triste réalité où le foot et foutaises ont bel et bien provoqué l'irréparable, le week-end dernier à Tizi Ouzou.




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