Algérie

La hausse du prix du gasoil irréversible Trop de diesel tue le diesel



En avançant, lors de sa visite dans la wilaya de Médéa durant la semaine dernière, qu'à partir de 2007, l'Algérie devrait enregistrer un déficit de 100.000 tonnes de gasoil par an, d'où la nécessité de recourir à l'importation pour un coût de 52 millions de dollars, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil vient de relancer le débat autour de la politique des prix des carburants et notamment celui du gasoil, un carburant polluant. Cette thèse vient d'être réaffirmée lors d'un séminaire tenu à Alger durant la semaine écoulée avec une série de recommandations allant toutes dans le sens de l'impérieuse nécessité de rationaliser la consommation du gasoil. Tous les participants à cette rencontre se sont accordés à estimer que le parc automobile national tend à la «diéselisation», notamment durant la période 2000/2006 avec un important accroissement du nombre de véhicules mazoutés passant de 27 à 31%, durant cette période. Par conséquent, la consommation du gasoil a également augmenté, selon une étude du ministère de l'Energie et des Mines, à 9% par an en moyenne, passant de 3,6 millions de tonnes en 2000 à 6,1 millions de tonnes en 2006. Quant aux capacités de production nationale et la répartition de la consommation du mazout par les différents secteurs d'activités, il a été révélé, lors de cette rencontre entre experts, qu'entre 2000 et 2006, la production moyenne du gasoil en Algérie a été de l'ordre de 6,1 millions de tonnes par an, soit 28% de la production totale de carburants, selon des données officielles. Quant à la répartition de la consommation, en 2005, le secteur des transports a représenté, à lui seul, la part la plus importante avec 49%, suivi du secteur résidentiel et tertiaire (23%), l'agriculture (17%) et l'industrie et le bâtiment-travaux publics avec 11% . Au ministère de l'Energie et des Mines, on considère que les prix pratiqués pour ce carburant sont loin d'être rationnels et que leur révision demeure la seule solution pour, d'une part, éviter toute subvention de gasoil importé, et de l'autre, permettre d'investir dans d'autres secteurs plus porteurs. A l'heure actuelle, le gasoil est cédé à 13,70 DA le litre, loin derrière l'essence et ce, au moment où ce carburant est vendu dans les stations-services à travers le monde à 35 DA le litre. Les experts présents à cette rencontre ont préconisé des solutions pour réorienter la consommation de carburants par une révision progressive des prix du gasoil avec, cependant, des actions à mener parallèlement en vue de développer les transports collectifs fonctionnant à l'énergie électrique comme le tramway, les locomotives électriques et les aéroglisseurs pouvant transporter les voyageurs entre les villes portuaires. L'autre segment à développer est la reconversion des moteurs diesel en GPL. Dans ce sens, les participants à cette journée ont préconisé la mise en place des installations de production et de distribution pour une meilleure disponibilité de produits propres, la vulgarisation de l'utilisation des énergies renouvelables, le développement de la recherche pour la production de bio-carburants et l'encouragement de la production locale d'équipements de conversion, ainsi que l'aide à l'acquisition et la réalisation de stations GPL (gaz de pétrole liquéfié) et GNC (gaz naturel-carburant) et enfin la prise en charge du différentiel entre le prix du véhicule Diesel et le véhicule GNC.


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