Photo : S. Zoheir
De notre correspondant à Constantine
Nacer hannachi
La régulation des fruits et légumes obéit à l'offre et la demande et, aussi, aux conditions de collecte. Entre ces variantes, le Système de régulation des produits agricoles à large consommation (Syrpalac) a tenté, presque en vain, de neutraliser le marché de gros comme celui de détail, dès lors que les prix échappent à toute tentative de régulation au grand dam du consommateur. Difficile de s'approvisionner en fruits et légumes devant la surenchère imposée aux divers marchés de la ville et ses agglomérations.
Malgré toutes les promesses des pouvoirs publics de rendre le couffin plus ou moins accessible pour les bourses moyennes, les produits «potagers», surtout ceux de large consommation, sont devenus intouchables au point de contraindre le consommateur à revoir la balance de ses approvisionnements, une fois, en face de la marchandise. Carottes, courgettes, oignons, haricots' et même le persil maintiennent la courbe ascendante au point de décourager les végétariens. Et la ruée vers les viandes rouges et blanches n'est pas tolérée non plus ! Dramatique. Les étals pourtant sont trop bien loin de la frénésie de Ramadhan et la mercuriale maintient son diktat, pour le moins injustifiée selon les règles de commercialisation. Le marché des fruits et légumes oscillent entre des fourchettes incompréhensibles.
La balle s'alterne entre les détaillants et les grossistes. Mais le consommateur paye le prix fort de cette «mascarade». Ni le Syrpalac ni les mesures de la tutelle n'ont pu aplanir une situation contraignante pour les ménages. Si la pomme de terre a regagné son prix plus ou moins abordable à 50 et 60 dinars, après avoir été choyée à 110 dinars le kilogramme il y a quelques mois, les autres légumes demeurent «brûlants». «On n'est pas sorti de l'auberge, avec ou sans contrôle, les souks imposent leurs marges bénéficiaires comme bon leur semble», martèle un retraité après avoir fait la boucle des étalages. Il est clair que les mesures prises par les pouvoirs publics en matière de régulation n'ont pas produit l'effet compté car l'inflation est bien existante au quotidien. Situation délicate pour les familles dont les revenus ne dépassent pas le smig. «Si ce n'est pas la pomme de terre, c'est la courgette' Vraiment, les légumes prennent des ailes et aucune bonne réponse n'est étalée à ce sujet pour cadrer le «pauvre» consommateur, dindon de la farce de ces mutations», renchérit un autre père de famille. C'est pratiquement le même constat qui prévaut dans les marchés constantinois.
Du côté de la direction de wilaya des prix et du contrôle de la qualité, c'est la même rengaine. Les prix sont libres depuis l'entrée en vigueur de la loi sur le commerce et la concurrence. Les commerçants ont le droit d'appliquer les prix qu'ils veulent, et c'est à la loi de l'offre et de la demande de leur imposer leur révision à la baisse ou à la hausse. Les responsables locaux et les opérateurs s'accordent, d'ailleurs, tous à soutenir que «l'offre et la demande» permettent une pratique libre des prix. Mais cette liberté des prix ne devrait, cependant, pas empêcher la traçabilité des marchandises mises sur le marché et leur qualité. «Certains fellahs écoulent leur produit via d'autres voies.
Il s'agit notamment des exploitations de moindre importance mais qui profitent bien à certains spéculateurs», commente un cadre de la DCP. Quelle que soit la nature de traçabilité, il est pour l'heure difficile de ramener les prix à la normale de saison.
Ce qui laisse perplexes les brigades de contrôle et leur schéma d'intervention sur le terrain. Faute d'une feuille de route et d'une stratégie claire, les diverses inspections ne ramènent pas beaucoup de fruits aux consommateurs, seules victimes de la surenchère. En plus, la situation est aggravée en l'absence d'union forte capable d'interpeller les parties influentes sur le marché par le truchement des associations de défense des consommateurs. L'échappatoire, pour les pères, réside dans les souks de proximité (informels) implantés éphémèrement aux abords de quelques axes routiers, dans les ruelles et autour des agglomérations, dans lesquels quelques dinars de moins sont significatifs.
Les années précédentes, les conditions climatiques ont été l'alibi pour justifier la flambée des prix. En 2012, cet alibi ne tient plus, mais les hausses des prix persistent, c'est donc un problème d'organisation, de régulation et de contrôle du circuit de distribution, ce qui aboutira forcément à la régulation du marché.
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Posté Le : 08/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : N H
Source : www.latribune-online.com