Algérie

La hausse de la production céréalière risque de se faire attendre



La hausse de la production céréalière risque de se faire attendre
Il est à déplorer qu'en 2009 les pouvoirs publics, à travers le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, affichaient une satisfaction démesurée en affirmant que l'Algérie est sur le point d'assurer son autosuffisance en céréales dès lors que la récolte à l'issue de la campagne moisson-battage 2008-2009 a atteint les 62 millions de quintaux (mqtx). Mais en réalité, les productions des années suivantes ont vite démontré que l'autosuffisance en la matière est encore loin d'être atteinte. La campagne de 2009-2010 s'est soldée par une récolte de 45 mqtx. Pis encore, elle a chuté à 42,5 mtqx durant la campagne 2010-2011. Net rebond à l'issue de la campagne 2011-2012, puisqu'il a été enregistré à cette époque un volume récolté de 51, 4 mqtx, pour reculer lors de la dernière campagne, c'est-à-dire celle de 2012-2013, à 49 mqtx. Il est facile de déduire à travers les résultats des récoltes de ces cinq dernières années que la production céréalière dans notre pays demeure extrêmement fluctuante et est caractérisée par l'extrême variabilité des volumes des récoltes, car elle reste sous l'étroite dépendance des conditions climatiques, mais cela démontre aussi de l'insuffisante maîtrise de cette culture. Et pour preuve : la différence en termes de rendements réalisés d'une région à une autre ou d'une parcelle à une autre est telle qu'il est possible d'avancer que les caprices du climat expliquent les résultats en dents de scie des volumes récoltés. En clair, sur les exploitations où l'itinéraire technique est appliqué à la lettre les rendements atteint sont des plus encourageant, puisqu'il a été enregistré des pointes de 40 à 45 quintaux à l'hectare (qtx/ha), sans omettre de cité les parcelles où la conjugaison de techniques culturales nouvelles et l'irrigation d'appoint ont donné des résultats des plus satisfaisants, puisqu'il a été observé des rendements de plus 60 qtx/ha, voire même 70 qtx/ha. Cependant, les exploitations performantes en la matière ne sont pas nombreuses, on n'en compte à ce jour pas plus de cent. Un chiffre encore dérisoire si on le compare avec le nombre total de céréaliculteurs : environ 3 300 selon le dernier recensement général de l'agriculture effectué en 2004. Comme il est utile de rappeler au passage que la moyenne de production qui était de 11 à12 qtx /ha est passée à 22 qtx/ha ces dix dernières années. C'est le résultat des efforts déployés jusqu'ici en matière de développement de la céréaliculture, mais ils restent encore insuffisants. Toujours dans ce même contexte d'efforts déployés par la tutelle, il est utile de savoir que devant ce constat de faible rendement à l'hectare les pouvoirs publics avaient décidé en 2008 une série de mesures, dont la plus significative est celle de valoriser les prix à la production par l'élévation des prix du blé dur à 4 500 DA/q et le prix de blé tendre à 3 500 DA/q. Cette mesure visait à encourager les céréaliculteurs à fournir davantage d'efforts en matière d'augmentation de la production locale. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural s'est fixé comme objectif d'atteindre une moyenne nationale de rendement à l'hectare d'au moins 30 qtx. Or, selon des chercheurs de l'Institut national de la recherche agricole (Inra), «cet objectif ne pourra être atteint que si, d'une part, il est introduit dans les zones à vocation céréalière de nouvelles techniques culturales et, d'autre part, la mise en place d'une agriculture technique c'est-à-dire d'intensification de la production». Toujours dans ce même ordre d'idées, selon les experts en sécuritéalimentaire et d'autres agronomesspécialistes en matière de production céréalière : «Il est devenu urgentd'accorder une attention particulière et une importance considérable en matière d'investissement, de vulgarisation, d'amélioration génétique des semences adaptées et toutes autres actions susceptibles d'améliorer la productivité. Une stratégie claire s'impose avec acuité en vue de relever ce défi», lance-t-on du côté de l'Institut national des grandes cultures (Inga). Sur quelle base doit reposer cette stratégie ' D'après certains chercheurs de l'Inga, «seule la R&D (recherche et développement) pourra réellement améliorer les rendements des champs de blé» car, pour eux, «c'est la seule alternative pour accroître les rendements». Non sans déplorer que «longtemps la R&D dans l'agriculture a été sous estimée pour ne pas dire laissée à l'abandon». Il faut que cela change et c'est devenu impératif, l'épisode des crises alimentaires de 2007-2008 est venu nous le prouver. C'est pourquoi il est attendu que dans la filière algérienne des céréales le volet recherche devienne une priorité si l'on veut, à court terme, sortir de cette grande dépendance vis-à-vis des marchés mondiaux, où les prix sont appelés à augmenter du fait de la demande mondiale en céréales qui va s'accentuer d'années en années au moment où la production mondiale a commencé à montré ses limites.Rapport et perspectives du CIC La production mondiale en blé est estimée à 656 millions de tonnes (Mt), contre 654 Mt en novembre. Pour 2013-2014, malgré les craintes sur les conditions sèches aux Etats-Unis pour les blés d'hiver, la production mondiale est attendue en hausse de 4%, avec une hausse des surfaces de 2%. En maïs, ce sont 15 Mt supplémentaires qui apparaissent en production par rapport aux estimations précédentes, amenant la production mondiale à 845 Mt. La production de soja est aussi revue à la hausse à 271 Mt, contre 267 Mt précédemment. Du coup, les prix des céréales et des oléagineux se sont effondrés au cours du mois de juillet 2013 car les conditions météorologiques favorables et la progression de la moisson ont confirmé les perspectives d'un rebondissement significatif de la production dans l'hémisphère Nord, après les récoltes sapées par les intempéries de l'an dernier. Les toutes dernières prévisions du conseil pour 2013-2014, telles que détaillées dans le récent rapport sur le marché des céréales (GMR 433, 31 mai 2013), suggèrent une situation moins tendue avec une hausse de 7% du total de la production mondiale de céréales et un redressement de 33 millions de tonnes des stocks de fin de campagne, qui arrivent juste au-dessus des niveaux de 2011-2012. Toutefois, les disponibilités à court terme restent limitées, ce qui se reflète dans les niveaux encore élevés des prix. L'indice des céréales et des oléagineux du CIC, s'il est en repli par rapport à son niveau élevé de septembre 2012, marque une hausse de 5% d'une année sur l'autre.La consommation de céréales dans le monde «devrait augmenter de 3,4%» (à 2,415 milliards de tonnes) par rapport à l'an dernier estime la FAO, essentiellement pour nourrir le bétail, qui, à lui seul, absorberait 843 millions de tonnes, soit près de 6% de plus. La consommation humaine augmenterait simultanément de 1,5%. Les besoins en maïs augmenteraient de leur côté de 56 Mt (+4,8%). Ce qui fait dire que la hausse de consommation, alors que les stocks sont encore bas, et les aléas climatiques pourraient à nouveau faire bondir les cours.Z. A.




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