La «haine» au volant

L'état des routes, les innombrables chantiers et surtout l'incivisme ambiant ont rendu l'acte de conduire des plus problématiques à Oran. L'on ne peut que faire le constat des multiples infractions et les manquements du genre. D'aucuns diront que certains automobilistes ont de la haine lorsqu'ils sont au volant. Un automobiliste indélicat, voulant s'engager dans un boulevard, peut, à lui seul, être à l'origine d'un énorme embouteillage. Cas concret, des chauffeurs qui ne cèdent pas le passage dans un rond-point réussiront toujours à paralyser le trafic routier, et mettre les nerfs des autres automobilistes à fleur de peau. Et le cas de la cité Djamel aux heures de pointe est des plus illustratifs, avec ces énormes goulots d'étranglement observés tout au long de la journée. Au Boulevard de l'ALN, certains chauffeurs réussissent toujours à bloquer la situation dans les deux sens. A Maraval, quartier pourtant paisible, plusieurs artères sont pourtant paralysées. Pourquoi ? Tout simplement, des camionneurs, à leur guise, stationnent pour charger et décharger auprès des grossistes en alimentation générale installés dans ces rues en question. Les habitants du coin, connaissant cela, contournent ces rues pour poursuivre leur trajet. Même topographie à Choupôt, au Boulevard Mascara et au quartier de Cuvelier tout près des halles centrales. Les plaques de signalisation ne sont que rarement respectées. Il y a un mois de cela, sur la RN 11, deux jeunes automobilistes faisant partie d'un cortège de mariage jouent aux Alain Prost. Vitesse et queue de poisson. Résultat : dérapage, tonneaux et visages hébétés des deux chauffeurs sortis heureusement indemnes. Des bagarres en plein milieu d'une voie de circulation ou, tout simplement, deux automobilistes en discussion au beau milieu de la chaussée avec un total mépris pour les klaxons des véhicules qui les suivent. Brûler une ligne continue, un feu rouge, un stop, conduire sur un trottoir, manoeuvrer pour garer sa voiture en bloquant toute une file de voitures, doubler à droite et gêner les autres, celui qui conduit à trente kilomètres à l'heure sans pour autant laisser les autres le doubler, le jet de canette de boisson de par la fenêtre du véhicule... Le tableau est encore long de toutes ces incivilités qui sont à l'origine de l'anarchie qui prévaut en matière de circulation routière. Dans cette situation, chacun se croit être dans son bon droit, tout comme le squatteur de trottoir le fait et les mesures coercitives n'aident pas vraiment pour éradiquer ce phénomène. Il suffit tout simplement de respecter le code de la route et de la bonne conduite dans ses deux sens.