Algérie

La haine



Une rixe se transforme très vite en un combat mortel. Un échange verbal se mue fatalement en un duel pour la vie ou la mort, où un homme se déchaîne cruellement, et sans la moindre pitié, sur sa victime. Cela n'arrive que chez nous. En des mots presque identiques, ceux d'une litanie macabre, la presse rapporte trop souvent de tels faits divers. Hier encore, la nouvelle de l'assassinat d'un sexagénaire, en l'occurrence l'ancien président du CSC, Touidjini Hamdani, a fait la Une des journaux.Un accrochage entre lui et un autre automobiliste, survenu vendredi sur le pont Sidi M'cid, s'est terminé par la mise à terre de la victime qui succombera suite à un coup de barre de fer et trois coups de couteau. Pourquoi une telle cruauté ' Que nous arrive-t-il ' Quelle est cette force qui a conduit l'agresseur à broyer du noir pour des balivernes et tuer un homme avec une telle facilité ' Les spécialistes expliquent cela par la perte de repères ou encore le retour du refoulé suite à une décennie de feu et de sang sous le sceau du terrorisme barbare au nom de la religion.Cette violence inouïe, en tous cas, est symptomatique de la maladie morale, dépressive qui ronge la société. Une névrose à l'échelle d'un peuple qui rompt le contrat social et fait de l'homme le prisonnier de ses instincts, obéissant au principe de survie face à l'autre, qu'il considère uniquement dans l'équation attaque-défense.Les puissants imposent ainsi leur logique brutale. Les plus faibles, les femmes, les enfants, ceux qui abhorrent la violence et en sont incapables, sont écrasés, obligés de se terrer dans leur coin, de quitter les lieux vers des cieux plus cléments, ou alors se suicider pour en finir avec la Hogra.La haine est érigée en langage, le seul en mesure de dicter les règles de conduite. Etre (belligérant) ou ne pas être. Les Constantinois vivent au quotidien l'insécurité dominante, impuissants devant leurs propres enfants ou tout simplement le voisin d'en face. L'Etat est fautif pour n'avoir su anticiper sur cette déferlante. Idem pour la société et l'individu qui sont également victimes. Le salut viendra peut-être quand l'Algérien retrouvera sa « santé » dans la spontanéité d'une vie où l'agressivité serait sublimée.
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