Algérie

La Guinée équatoriale à la redoutable épreuve de la CAN



La Guinée équatoriale à la redoutable épreuve de la CAN
La 30e édition de la Coupe d'Afrique des Nations débutera dans 6 jours ! Une CAN qui s'est longtemps conjuguée au conditionnel. Qui a failli ne pas se tenir dès lors que le Maroc, désigné comme pays hôte dans un premier temps, s'est montré réticent pour abriter le tournoi africain. Le Royaume Chérifien avait avancé la propagation du virus Ebola comme principale raison pour introduire une demande de report. Une démarche qui à mis la tenue de la messe continentale en péril, le bras de fer avec la Confédération africaine de football (CAF) ayant duré un bon bout de temps avant que cette dernière ne décide de reprendre les choses en main face à la réticence des Marocains et de chercher ailleurs. Un potentiel pays «preneur». Une décision qui aurait pu être suicidaire à partir du moment où l'instance suprême du football en Afrique ne semblait pas disposer de beaucoup ou pas du tout de solutions de rechange ni de réels suppléants pour accueillir la prestigieuse manifestation. Une situation qui tiendra tout le continent en haleine en raison de délais très courts ne permettant pas de s'organiser et faire en sorte que tous les aspects logistiques et organisationnels soient prêts en à peine deux mois. À partir de ce moment, le défi à relever était très difficile si l'on faisait le rapport entre la marge de manoeuvre extrêmement étroite et les moyens dont dispose un pays comme la Guinée équatoriale par lequel le salut viendra finalement. Après la réattribution de la CAN-2015, Aïssa Hayatou, l'homme fort de la balle ronde africaine, a fait dans l'anticipation en avançant : «Si je dis qu'il n'y aura pas de problèmes, je mentirai. Nous ne pouvons pas réunir tout ce qui est nécessaire en deux mois, sans qu'il y ait quelques imperfections.» Une déclaration qui laissait augurer d'une organisation poussive. Depuis, la Guinée équatoriale livre une véritable course contre la montre pour être dans les temps avant le jour «J». Le pays de l'Afrique de l'Ouest ne ménage pas ses efforts pour que la fête soit. Dans quelques jours, tous les regards seront braqués vers notre continent. La réputation de la compétition sera mise en jeu tout comme la faculté de l'Afrique à défendre le prestige du 3e plus important rendez-vous footballistique dans le calendrier de la FIFA. Au fil des années et des éditions, cette très importante manifestation s'est construite une véritable renommée. Cette fois, elle sera mise à rude épreuve. Beaucoup s'attendent à des imperfections et des couacs.À commencer par certains organes de presse marocains qui prédisent un échec total pour l'évènement. Pour eux, la nation qui les a remplacés pour accueillir la «reine» africaine accuse un retard considérable dans la préparation. Une donne qui prouve, à leurs yeux, que la CAF a eu tort d'insister à organiser l'évènement à sa date initiale. Quoi de pire qu'une attitude qui illustre que les voisins l'ont toujours en travers de la gorge. Il faudra cependant ne pas généraliser.Les assurances équato-guinéennesAprès avoir été dépossédés de l'organisation de la CAN , nos voisins misaient énormément sur la Coupe du Monde des clubs pour faire étalage de leur aptitude à sortir des organisations 5 étoiles. Surtout, pour mettre la pression sur la CAF qui a «privé» le Royaume d'être la capitale de l'Afrique du football cet hiver parce que ses responsables ont trop chicané. Le Mondial des clubs a été entaché par des conditions de jeu désastreuses lors des quarts de finale.Un problème de drainage avait été constaté lors des rencontres Cruz Azul (MEX) - Sydney FC (AUS) et Auckland City (NZL) - Sétif (ALG) qui s'étaient jouées à Rabat sous des pluies diluviennes rendant la pelouse totalement détrempée et donc impraticables, les tentatives désespérées des jardiniers, sceaux et raclettes en mains, pour l'éponger, s'étant avérées vaines. Par la suite,la FIFA avait été contrainte de délocaliser en urgence à Marrakech (sud) la demi-finale entre le Real Madrid et Cruz Azul, prévue trois jours plus tard. Un incident qui avait engendré une vive polémique d'autant plus quepas moins de 20 millions d'euros ont été déboursés pour le lifting du stade de Rabat. Cet incident a coûté le portefeuille au ministre des Sports, Mohamed Ouzzine, démis de ses fonctions, par le Roi Mohamed VI, mercredi dernier.En plus de cette péripétie fatale, le souverain n'a certainement pas dirigé l'échec des négociations qu'a entrepris son ministre avec la structure suprême du sport roi en Afrique. Si les ères de jeu ont posé problème lors du «Mundialito», le ministre de la Jeunesse et des Sports équato-guinéen, Francisco Pascual Obama Asue, a présenté des garanties pour ce qui est du volet infrastructurel : «Nous mettrons tout en ?uvre pour que la CAN soit une belle fête. La CAF a déjà visité et revisité les sites de Mongomo et Ebibeyin qui ont fait l'objet de critiques dans certains médias. Les pelouses ont été renouvelées et sont prêtes à accueillir les rencontres. Il y a des hôtels de bonne qualité à Mongomo et à Ebibeyin. Il y aura suffisamment de logements pour toutes les délégations officielles, les journalistes et même les supporters», dit-il ajoutant que «tout le monde a travaillé à un rythme infernal pour qu'à la date fixée, tout soit en place». Des garanties lesquelles, on l'espère, soient concrètes sur le terrain au moment «M».Ne pas se montrer trop intransigeantAprès l'organisation parfaite lors de la précédente édition de la CAN en Afrique du Sud, faut-il s'attendre à ce le prestige du tournoi baisse d'un cran ' La réponse est ?probablement- affirmative. La préparation à la va-vite peut laisser place à beaucoup d'approximations et d'imperfections. Cependant, il faudra, dans tous les cas, saluer cette petite nation qui a tout simplement sauvé une édition qui paraissait quasi-compromise à un moment donné. Les efforts sont là, tout comme la position courageuse, le coup de poker des Equato-guinéens qui, en véritables gentlemen, n'ont pas tourné le dos à l'auguste Dame. Lors du bilan, il faudra faire preuve de beaucoup de discernement et d'indulgence peu importent les bilans qui vont être établis partout dans le Vieux Continent notamment. Il faudra ranger l'intransigeance donc pour ce qui sera des conditions d'hébergement et les probables failles dans l'organisation. Le luxe, ça ne sera indubitablement par pour cette fois-ci mais le plus important reste que le spectacle et la fête soient lors des matchs. En tout cas, les stars africaines seront là. Le pire des scénarios aurait été que le tournoi n'ait pas lieu.On aura évité les mauvais choix (par exemple un report fatal à tous les niveaux) et ça constitue déjà une belle réussite. Pour ce qui est de notre équipe nationale et son séjour à Mangomo, Mohamed Raouraoua, président de la Fédération algérienne de football (FAF) a tenu à assurer en ces termes : «Je suis tranquille sur le plan de l'hébergement de l'équipe algérienne à Mongomo. Toutes les conditions seront réunies pour un excellent séjour de la délégation algérienne en Guinée équatoriale.» Ça devrait apporter de la sérénité dans le camp des Verts avec tout ce qui se dit çà et là. Ce qu'il ne faudra pas perdre de vue ' Le trophée que tout le monde en Algérie attend. Tous les «à côtés» ne sont que des détails qui pourraient - certes ? être déterminants (c'est valable pour tous les participants) mais le plus important restant le verdict du terrain. Dans quelques années, on ne retiendra que le vainqueur et la position, à saluer, de ce petit pays qui a assumé une grande responsabilité avec peu de moyens.M. T.




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