Algérie

La guilde (II)



La guilde (II)
Al-Nosra et AQPA ont bien des points en commun, ce qui n'est certainement pas fortuit. Ils bénéficient chacun d'une situation de guerre civile qui perdure en Syrie et au Yémen. Et tous deux reçoivent directement , au Yémen, ou indirectement, en Syrie, le soutien des Etats-Unis, qui s'attellent à un double jeu, de l'Arabie saoudite et de ses alliés du monde arabo-musulman.D'après les analystes, les deux groupes adoptent une conduite intelligente et insidieuse. A savoir qu'ils ne tentent pas de s'imposer par la force auprès des autres formations rebelles mais leur proposent de coordonner leurs actions contre l'ennemi commun via des «tribunaux islamiques». Ce sont en fait des conseils socio-politico-militaires chargés de coordonner les actions aussi bien militaires que civiles. En Syrie, Al-Nosra est présent dans deux des quatre tribunaux islamiques, ceux de Deraâ et de Damas, mais il s'est retiré de ceux d'Alep et de Deir Ez-Zor. Par contre, il en dirige pleinement deux dans la région d'Idlib (Salqin et Sarmada) et un dans celle de Lattaquié. Les autres groupes rebelles peuvent y participer dans la mesure où ils acceptent la prééminence d'Al-Nosra et l'application de ses règles. Sur le plan militaire, Al-Nosra et AQPA sont les mouvements jugés les plus professionnels et les plus disciplinés. En effet, dans le domaine du recrutement, ils préfèrent la «qualité à la quantité». Ils savent se rendre incontournables dans les zones où ils sont présents, apportant leurs compétences tactiques et fournissant souvent les forces d'élite qui font pencher la balance. En échange, les autres unités fournissent la masse nécessaire à la conduite des opérations. Cela dit, Al-Nosra reste l'épine dorsale de l'Armée de la conquête (Jaish al-Fatah), une coalition de mouvements islamiques radicaux qui s'est emparée de la province d'Idlib, située au nord-ouest de la Syrie. Elle menace directement les régions de Lattaquié, de Hama et, dans une moindre mesure de Homs. L'Armée de la conquête se garde de faire ouvertement référence à Al-Qaïda, pourtant sa deuxième composante en importance, Ahrar al-Sham (Les hommes libres du Levant), dépend secrètement de cette nébuleuse. Le fait de cacher son affiliation à Al-Qaïda n'est pas nouveau. Par exemple, les Shebab somaliens ont nié pendant des années être une branche de la nébuleuse, alors que c'était pourtant le cas depuis leur création en 2006. En Syrie, l'objectif d'Al-Nosra consiste à ne pas mettre ses sponsors quasi officiels, l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie, en porte-à-faux vis-à-vis des Occidentaux. Cela permet à ces derniers de prétendre qu'il existe des rebelles «islamistes modérés» fréquentables alors qu'ils dépendent d'Al-Qaïda. Al-Nosra est aussi présent plus au sud du pays dans les régions des monts Qalamoun, Qunaytra et de Deraâ. (A suivre)




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