C'est une ambiance d'avant-guerre qui a été plantée avant la tenue du match de qualification à la Coupe du monde opposant l'Algérie à l'Egypte.
L'agression du bus transportant l'équipe nationale algérienne vers son lieu de résidence cairote, prouve la grande pression qui entoure cette rencontre décisive pour les deux équipes. Elle traduit on ne peut plus clairement une montée en puissance de la tension dans le camp égyptien qui vraisemblablement a du mal à croire à une victoire possible de son équipe. S'en prendre aux joueurs algériens est un acte dont l'objectif est de les déstabiliser et de faire transférer la pression d'un camp à un autre. La guerre psychologique qui est menée depuis l'accession des deux équipes à ce match de qualification, a atteint par cet acte répréhensible son summum. Accueillir l'équipe adverse d'une telle manière, à un jour de la tenue du match, n'est pas l'expression d'un climat apaisé, mais bien au contraire, celle d'un climat tendu et chargé de ranc'urs. On semble vouloir faire peur aux poulains de Saâdane en leur donnant un avant-goût de la pression que le public va exercer sur le terrain de jeu. Du côté algérien, cette agression a eu plutôt un effet contraire puisque elle a été vécue comme un aveu de panique de la part des Egyptiens, ce qui pourrait augmenter leur détermination à donner le meilleur d'eux-mêmes sur le terrain. Avant même le coup de sifflet annonçant le début du match officiel, un autre match est mené sur le terrain de la guerre psychologique et dont l'objectif est de savoir « qui déstabilisera le plus le moral de l'autre équipe ». C'est dire à quel point le moral des joueurs est pour beaucoup dans la victoire ou la défaite d'une équipe.La propagande guerrière menée par les médias 'presse et Internet' depuis plusieurs semaines, a fini par contaminer les foules qui des deux côtés réclament victoire. La rencontre du 14 novembre n'a pas été présentée par cette propagande comme le face-à-face de deux équipes de football pour arracher la qualification au Mondial, mais plutôt celle de la confrontation de deux armées qui se battent pour défendre leur patrie. Une image qui ne peut laisser de marbre les populations des deux pays, c'est même un appel à l'agression qui a pour résultat de bétonner davantage les murs qui séparent les pays. Même les mosquées ont été mises à contribution dans cette guerre des nerfs, puisque le prêche du vendredi a été consacré en Egypte à soutenir l'équipe des « Pharaons », à croire que l'Egypte aura pour adversaire un pays non musulman. Un seul avantage toutefois à mettre au profit de ce magma médiatico-guerrier est que les supporters des deux équipes se soient mis à relire l'histoire et à invoquer des gloires d'antan pour contrer d'éventuelles attaques. Jusqu'au coup de sifflet final, la guerre des nerfs mènera le jeu, et aux meilleurs de savoir passer outre ses filets pour gagner la qualification. Les Verts au Caire, les Verts au c'ur.
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Posté Le : 14/11/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nadjia Bouaricha
Source : www.elwatan.com