Algérie

La guerre froide revient



Ces derniers jours, il y a comme un air glacial venant du Nord et annonciateur d'un retour de la guerre froide, sinon d'une potentielle brouille politique entre l'Occident et la Russie.

Le conflit russo-géorgien, qui n'en est pas à sa première escarmouche ni à sa première bataille, est devenu un puissant cordon détonant qui risque de replonger les relations internationales dans les plus sombres années du téléphone rouge.

Que la Russie intervienne militairement pour soutenir des entités sécessionnistes est déjà un signe précurseur de la volonté de Moscou de s'agripper au moindre prétexte pour rendre la monnaie de sa pièce aux Etats-Unis. Car il s'agit bien de cela : Moscou fait exactement ce que fait Washington, c'est-à-dire des régimes politiques «amis». En prenant prétexte de l'action militaire géorgienne contre les Ossètes du Sud, Moscou a mis le pied dans le plat pour intervenir et occuper directement la Géorgie, sachant que cette république née de l'éclatement de l'ex-URSS était «une protégée» de l'Occident, et notamment des Etats-Unis.

Or, Moscou n'a jamais pardonné ni aux Etats-Unis ni à l'UE d'avoir favorisé, sinon encouragé les pays de l'ex-bloc soviétique à «passer à l'Ouest». Il n'est pas compliqué, d'ailleurs, de sentir toute l'animosité des Russes envers les Européens lorsque l'UE a admis en son sein des pays comme la Pologne, la Roumanie ou la Tchéquie.

D'autant que l'arrivée des Américains dans cet échiquier politique européen vieux de plusieurs siècles a encore compliqué l'ordre des choses. Et si le président russe Medvedev accuse les Américains de vouloir armer les Géorgiens, au détour d'une invasion militaire décriée et dénoncée par l'UE et Washington, c'est que le problème se pose dorénavant en termes géopolitiques nouveaux : la Russie de Poutine ne tient plus à courber l'échine devant les Américains.

Avec l'affaire des «grandes oreilles» (antennes d'écoute géantes) que les Américains veulent installer en Pologne, la coupe serait pleine pour les Russes, qui veulent reprendre pied autant dans les anciennes ex-républiques soviétiques que vis-à-vis de l'expansionnisme des Américains qui veulent jouer aux gendarmes dans l'une des plus explosives régions du Caucase. D'autant que là où il y a des Américains, un puits de pétrole n'est guère loin.

Et les Russes veulent signifier autant aux Américains qu'aux Européens qu'il y a d'abord des limites à ne pas franchir, une sorte de lignes rouges au-delà desquelles un conflit militaire n'est pas impossible. Ensuite, que dans la course aux réserves énergétiques stratégiques, il n'y a pas que les Américains dans le bain : les Russes, qui goûtent enfin aux plaisirs de l'»american way of life» via le pétrole, ne veulent également pas en perdre une miette mais en contrôler les grandes sources. Comme au bon vieux temps de l'ours. Pour maintenir en forme un impressionnant arsenal militaire, toujours prêt à l'emploi.




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