La guerre est aussi ailleurs ...

Business as usual - «Nous pensons que c'est un très bon avion, je n'ose pas dire que l'expérience l'a démontré, mais c'est pourtant le cas, aussi bien en Libye qu'aujourd'hui au Mali.»
C'est la réponse qu'a réservée, hier, le Président François Hollande, à la question d'un journaliste portant sur la vente du chasseur français, Rafale, aux émiratis, lors d'une conférence de presse qui s'est tenue à Dubaï. «Nous pensons que c'est une technologie exceptionnelle, nous l'avons dit à nos amis émiratis. Ils ne le contestent pas d'ailleurs. Après, c'est une question de prix», a-t-il ajouté.
Il est vrai aussi que cet avion de guerre, de grande qualité, comme le qualifie le Président français, a du mal à se vendre, face à l'anglais, l'Eurofighter Typhoon, que le Premier ministre britannique, David Cameron, porte dans ses bagages lors de ses différents déplacements, notamment dans cette même partie du monde. Car outre les différentes guerres qui se déclarent ici et là, à différents endroits du continent africain, en Syrie ou ailleurs dans l'Ouest asiatique, il en est au moins une, dont les acteurs sont essentiellement occidentaux. Et même si cette dernière ne se manifeste pas par le massacre d'enfants, la ruine et le chaos, du moins directement, elle n'en demeure pas moins féroce. Et le Président français, a bien l'intention, en ces temps de vaches maigres pour l'économie occidentale, de mettre sur la table émiratie le dossier du rafale. D'autant que cette même table avait reçu, il y a à peine deux mois, le dossier de l'anglais l'Eurofighter Typhoon qui semble en bonne voie, une fois encore, de faire de l'ombre au chasseur français. Ainsi, la reprise des discussions sur un contrat de vente de pas moins de 60 Eurofighter Typhoon, un sujet qui tient particulièrement à c'ur à l'Anglais Cameron, rend la bataille particulièrement «sanglante». Tout semble bon en cette ère de grand virage libéral que prend le monde pour vendre. Et les idéaux de gauches, qu'ils soient européens ou d'ailleurs semblent s'en accommoder. Et que peut demander de plus, «un publicitaire», pour vendre un avion de guerre, qu'une démonstration grandeur nature dans un décor de chaos et de ruine. Par chance, pour certains, c'est justement dans ce type de décor que s'est spécialisée la mouvance islamiste. Qu'ils s'appellent Aqmi, Ansar Eddine ou encore Front al-Nosra en Syrie, les gros constructeurs d'engins de la mort en tous genres, ne pouvaient somme toute pas espérer de meilleurs alliés, ou peut être que si ' Rien que pour la Syrie, ce ne sont pas moins de 15 milliards de dollars qui ont circulé dans certains pays d'Arabie (de leurs comptes en banque s'entend), pour financer une guerre qui bénéficie à un mouvement djihadiste fiché au pays de l'Oncle Sam, comme «mouvements terroristes», mais que certaines raisons ont rendu fréquentable, contre le «tyrannique» Assad. Autant de milliards émanant de ces mêmes comptes ont circulé pour financer des groupes en Lybie, qui, aujourd'hui, sèment la terreur un peu partout dans ce pays, contre le non moins «tyrannique» Kadhafi. Et Benali et Moubarak.... Bref, tant que le chaos fait vendre...