Algérie

La guerre en Ukraine s'invite à Doha



La visite du chef de la diplomatie algérienne est intervenue dans le sillage de trois rendez-vous de premier plan. Un sommet extraordinaire de l'Otan consacré au conflit armé russo-ukrainien qui s'est tenu le 24 mars à Bruxelles dans la foulée d'un sommet du G7 et de l'Union européenne. Des rencontres rehaussées par la participation du président des Etats- Unis, Joe Biden, qui n'ont pas laissé de place à la paix: crédo de la politique internationale de L'Algérie. C'est, entre autres et sans aucun doute ce qui devait particulariser le déplacement du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, au Qatar. Le chef de la diplomatie algérienne aura des discussions avec les responsables qataris sur les répercussions régionales de la guerre en Ukraine sur le marché de l'énergie, affirme Alaraby, sur son site. La guerre en Ukraine et le dossier énergétique et gazier s'imposent sur la table des discussions entre les deux pays, d'autant plus qu'ils sont d'importants fournisseurs de gaz, indique le média qatari basé à Londres, faisant remarquer que la visite de Ramtane Lamamra intervient quelques jours seulement avant la visite du secrétaire d'Etat des Etats-Unis, Antony Blinken, en Algérie. «Cette visite a incité les autorités algériennes à anticiper en coordonnant avec Doha», a-t-il ajouté. Le conflit armé russo-ukrainien s'intensifie. Les armes continuent de retentir. Les sanctions des pays occidentaux avec à leur tête les Etats-Unis continuent de pleuvoir contre la Russie sans aucun signe apparent d'apaisement. Les répercussions économiques sont énormes avec en toile de fond une crise alimentaire majeure qui se profile. Certains pays africains et arabes fortement dépendants des exportations de céréales russes et ukrainiennes, du blé notamment, sont des victimes collatérales en puissance. Les tensions qu'elles subissent depuis que les armes ont parlé entre la Russie et l'Ukraine, deux acteurs clés de l'alimentation mondiale, qui figurent parmi les plus grands producteurs mondiaux de blé en particulier, ont fait exploser les cours de ce produit de consommation de base et celui du pain par ricochet. L'Egypte en subit de plein fouet les conséquences.Le pays des pharaons, fort d'une population de quelque 100 millions d'âmes dont le pain et le couscous constituent des aliments de base, est le plus gros importateur mondial de blé. L'an dernier, plus de 70% de ses achats de cette céréale provenaient de Russie (à 45%) et d'Ukraine (à plus de 25%) indiquent les chiffres de la FAO, l'agence des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation. Une onde de choc qui s'est répandue à d'autres pays du Moyen-Orient qui souffraient déjà d'une sécurité alimentaire: La Syrie, le Yémen et le Liban qui importent près de 60% de leur blé d'Ukraine qui a déclaré le mois dernier qu'il ne disposait de réserves de blé suffisantes que pour un mois seulement.
L'Ukraine a interdit l'exportation de certaines céréales pour assurer l'approvisionnement de son marché intérieur. Ses ports de la mer Noire du pays sont également confrontés au blocus des forces armées russes, rendant impossibles les exportations. C'est l'impasse.
L'Algérie est toute indiquée pour en sortir. Ses relations exceptionnelles avec les Russes, les Américains, les Chinois et d'autres pays de l'UE de premier plan, la France, l'Allemagne...très impliqués dans le conflit russo-ukrainien, doivent favoriser une médiation qui serait salutaire pour la planète. Ramtane Lamamra a plus d'une corde à son arc pour la piloter, faire taire les armes et éviter une crise alimentaire mondiale...


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