Algérie

« La guerre contre le terrorisme est plus difficile que les guerres classiques »



Invité par El Khabar, le Pr Ahmed Adimi, enseignant à la Faculté des sciences politiques à l'université d'Alger également ancien colonel en retraite nous éclaire sur l'actualité sécuritaire en Algérie, notamment, sur l'attentat ayant ciblé en Aout dernier l'académie interarmes de Cherchell.El Khabar : Quels sont les messages que les commanditaires de l'attentat terroriste de Cherchell veulent transmettre à travers leur action '
Ahmed Adimi : comme vous savez, l'activité terroriste est avant tout une activité de contact. Tout le monde sait que le terroriste n'a, d'habitude, aucun lien ni rapport avec la victime, qu'il utilise uniquement comme message à l'opinion publique intérieur et/ou internationale. Il vise par ces messages, à terroriser les citoyens et mettre le pouvoir politique et les forces de l'Armée et de la sécurité en position de faiblesse et dans l'incapacité de mettre un terme au fléau du terrorisme. Pour ce qui est de l'opinion publique internationale, les terroristes veulent lui transmettre l'image d'une Algérie faible et en danger, donc, les avertir de couper tout lien avec lui.
On sait, également, que rien ne peut nuire au groupes terroristes plus que le silence. Chaque fois que les médias parlent de leurs actions ou activités, cela les met en force. Pour cette raison, nous constatons qu'ils choisissent avec précision leurs cibles, qui doivent être sensibles et d'une importance stratégique, créant une terreur auprès des citoyens en les attaquant. Nous constatons, donc, qu'après avoir attenté au siège de la police au centre ville de Tizi-Ouzou, ils ont choisi pour cible le mess de l'académie interarmes de Cherchell pour faire croire à l'opinion publique qu'ils peuvent frapper partout.
El Khabar : la qualité de la cible choisie par les terroristes et la facilité de sa pénétration reflète l'existence de défaillances au sein de l'institution sécuritaire? '
Ahmed Adimi : Non, ça n'a pas de rapport avec l'existence de défaillances dans l'organisation sécuritaire mais avec la nature de l'adversaire. Nous avons affaire à un ennemi qui circule en toute liberté parmi les citoyens. Cela rend la tâche de reconnaître le terroriste très difficile. La guerre contre le terrorisme est plus difficile que les guerres classiques où on reconnaît notre ennemi. Nous sommes face à un fléau national omniprésent, qui peut frapper à tout moment. Sans coopération entre citoyens et forces de sécurité en termes de renseignement, il serait très difficile de reconnaître les terroristes, notamment, ceux qui sont récemment mobilisés.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)